Toulouse : Rebelote pour les manifestants qui soutiennent la Grèce

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Ils étaient une petite centaine dans la rue hier, à 18h, à côté de la Place Wilson, à affirmer leur soutien au peuple grec qui est en proie actuellement à une crise sans précédent. L’annonce du nouveau plan de réduction de la dette apparaît comme une « anti-solution » pour les militants.

Depuis quelques temps, la Grèce est entrain de vivre un réel désastre financier. La situation du pays inquiète jusqu’en France, et notamment à Toulouse où les manifestations de soutien s’enchaînent. Françoise Brun et Renaud Tzanos, membres d’Attac s’indignent. « Le FMI et la Commission européenne ont débloqué 100 milliards d’euros afin de rembourser une partie de la dette de la Grèce. Mais cette somme est réservée uniquement aux créanciers de cette dette. Le peuple grec ne touchera pas un centime ». Cette « aide » n’est en fait que la partie de la dette qui est due aux banques. « C’est leur seul moyen pour être remboursés », explique Françoise Brun. Pourtant, la population grecque ne baisse pas les bras, des projets auto-gérés d’hôpitaux ou de journaux ont été mis en place.

Bernard Dedeban, secrétaire de la FSU 31 (Fédération syndicale unitaire) et animateur du Collectif 31 considère cette aide comme un « cadeau empoisonné ». Pour lui, la seule réelle solution serait de réduire le pouvoir des banques. « Pour cela, il faudrait mettre les organismes financiers sous contrôle national, voire même envisager une nationalisation. La seconde idée concerne la Banque Centrale Européenne, elle devrait être en capacité de prêter directement ». La BCE qui n’est autorisée à prêter qu’aux banques à des taux très faibles, alors que ces dernières n’ont aucun scrupule à faire grimper leurs taux.

Les manifestants s’inquiètent non seulement pour l’avenir de la Grèce, mais aussi pour d’autres pays de l’Union Européenne. « La machine est enclenchée », explique Renaud Tzanos, « le prochain sur la liste pourrait être le Portugal qui est lui aussi dans une situation délicate, et pourquoi pas la France dans quelques temps. Nous ne sommes pas à l’abri ».