La dynamique toulousaine atténue les effets de la crise

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La crise économique amorcée en 2008 a pesé de manière inégale sur l’emploi et son évolution dans les territoires. Les plus grandes aires urbaines du pays résistent mieux : entre 2006 et 2011, le nombre d’emplois y augmente, la tertiarisation du tissu productif se poursuit et s’accompagne d’une montée en qualification. Le cas de l’aire urbaine de Toulouse est emblématique : à l’aune de sa dynamique démographique, l’emploi augmente fortement dans la troisième aire urbaine de province et en 2011 le chômage reste à son niveau de 2006.

 

Portée par l’aéronautique et le spatial, l’industrie y résiste. Les espaces sous l’influence croisée des aires urbaines bénéficient de la proximité des villes. La situation est plus contrastée dans les autres grandes aires urbaines de la région. Si le nombre d’emplois est plus élevé en 2011 qu’en 2006  dans la plupart d’entre elles, la part des chômeurs augmente partout, sans exception. Les petites et moyennes aires ressortent fragilisées : emploi, population totale et nombre d’actifs entre 25-54 ans y sont en recul.

 

Malgré la crise, Toulouse reste l’une des grandes villes les plus dynamiques de France

Entre 2006 et 2011, l’emploi progresse de 3,9 % en  Midi-Pyrénées, contre + 1,9 % en moyenne en métropole. Dans le même temps, la population totale des 25-54 ans, qui constituent la plus grande partie de la population en âge de travailler, diminue de 0,5 %. Cependant, compte tenu de la hausse de l’activité, féminine notamment, le nombre d‘actifs de 25 à 54 ans progresse (+ 2,5 %). Face à ces évolutions sociodémographiques, les territoires ne sont pas égaux pour traverser la crise amorcée en 2008. Que ce soit dans l’ensemble de la métropole ou à l’intérieur même de la région, les grandes villes et leurs zones d’influence résistent mieux à l’érosion de l’emploi, alors que de nombreuses petites villes et les territoires ruraux isolés souffrent davantage.

Plus encore que Paris et les très grandes aires urbaines de province, l’aire urbaine de Toulouse a mieux traversé la crise et reste l’une des plus dynamiques du pays. Entre 2006 et 2011, l’emploi y progresse de 8,3 %, alors qu’il n’augmente que très peu (+ 0,8 %) dans l’ensemble des grandes aires urbaines, en dehors de Paris et des 13 plus grandes de province. L’emploi régresse même dans les moyennes et petites aires.

Dans l’aire urbaine de Toulouse, la troisième de province par la population et le nombre d’emplois, la progression est même beaucoup plus forte qu’à Paris (+ 2,6 %) ou qu’en moyenne dans les autres très grandes aires urbaines de province (+ 4,4 %).

Entre 2006 et 2011, l’aire urbaine toulousaine fait face à la plus forte hausse de la population active des 25-54 ans parmi les très grandes aires urbaines (+ 6,5 %). Cette forte croissance est d’abord liée au dynamisme démographique. L’emploi y progresse en nombre mais aussi en qualification : la forte augmentation de la part des cadres et professions intellectuelles supérieures en témoigne.

Le chômage n’épargne pas la ville rose et ses alentours mais là aussi, les indicateurs témoignent d’une certaine résilience : entre 2006 et 2011, la part des actifs de 25 à 54 ans se déclarant chômeurs stagne dans l’aire urbaine de Toulouse.

 

Les autres grandes aires urbaines suivent… de loin

Entre 2006 et 2011, comme dans le reste du territoire métropolitain, l’emploi progresse dans l’ensemble des 11 autres grandes aires urbaines de Midi-Pyrénées,  comme celles de Tarbes, Montauban, Albi, Rodez, Castres… Cette hausse (+ 1,0 %) est néanmoins beaucoup plus faible que dans l’aire urbaine de Toulouse.

La population active des 25-54 ans baisse légèrement dans l’ensemble des autres grandes aires urbaines de la région (- 0,7 %), à l’exception de celles proches de Toulouse, qui bénéficient d’un fort dynamisme démographique.

La croissance de l’emploi dans les 11 grandes aires urbaines de la région s’accompagne d’une montée en qualification, moins forte cependant qu’à Toulouse. Si l’emploi augmente, le chômage progresse lui aussi entre 2006 et 2011.

 

Loin des villes, loin de la dynamique de l’emploi

Dans les communes rurales isolées de Midi-Pyrénées, loin de l’influence des villes, l’emploi recule légèrement (- 0,6 %) entre 2006 et 2011, alors qu’il stagne au niveau national (+ 0,3). La population active des 25-54 ans diminue (- 2,9 %). La montée en qualification de l’emploi est perceptible aussi, mais moins qu’ailleurs. La part des actifs se déclarant chômeurs augmente cependant mais reste, en 2011, à un niveau assez bas dans la région.

Communiqué de presse