Toulouse. Le fondateur du Samu, Louis Lareng est décédé à 96 ans

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Toulouse. Le fondateur du Samu, Louis Lareng, est décédé à 96 ans
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Le professeur Louis Lareng est décédé ce dimanche 3 novembre 2019 à l’âge de 96 ans à l’hôpital de Purpan. C’est à lui que l’on doit la création du Samu en 1968.

Né en avril 1923 à Argelès-Gazost dans les Hautes-Pyrénées, il verra sa mère emportée par la tuberculose alors qu’il n’avait que 2 ans. Élevé par sa tante pharmacienne, il intègre le lycée Théophile-Gautier de Tarbes en vue de devenir médecin.

Assistant, chef de clinique, agrégé, puis enfin professeur, il se spécialise dans l’anesthésie. Mais qui dit anesthésie, dit en même temps réanimation, et notamment respiratoire.

Dans les années 1960, une épidémie de poliomyélite menace la France. Cette dernière entraîne des paralysies respiratoires chez les victimes. Les médecins français sont donc mobilisés sur la réanimation respiratoire, au cas où… L’épidémie ne touchera finalement jamais l’Hexagone, mais donnera une idée à Louis Lareng concernant les accidents de la route, où les victimes décédaient d’arrêt respiratoire.

« Ne plus transporter le blessé à l’hôpital, mais transporter l’hôpital au pied du platane »

C’est ainsi que naît en 1968 le Samu (Service d’Aide Médicale Urgente), alors que les accidents de la route n’ont jamais été aussi nombreux. Les chiffres peuvent aujourd’hui paraître difficile à imaginer, mais ce sont 16 000 personnes qui perdent la vie sur la route chaque année, et quelque 300 000 blessés. De ce constat naîtra une phrase aujourd’hui devenue célèbre : « Ne plus transporter le blessé à l’hôpital, mais transporter l’hôpital au pied du platane ».

L’idée d’envoyer les soignants directement sur le lieu de l’accident fait grincer des dents, et la hiérarchie médicale évoque des sanctions si Louis Lareng et son équipe ne cessent de fonctionner ainsi. L’histoire en décidera autrement. Le hasard fera que lors d’une de ses sorties, le Samu sauvera la vie d’un jeune accidenté, dont le père était membre du jury devant sanctionner le médecin, rapporte la dépêche du Midi.

Le 2nd coup de maître de Louis Lareng est l’idée de régulation. En plaçant un médecin de l’autre côté du téléphone, celui-ci évalue la situation, et envoie les secours en conséquence. En quelques années, des milliers de vies sont sauvées, et l’exemple toulousain sera repris dans le monde entier.

Maire, député et conseiller municipal

Louis Lareng touchera également à la politique. Il devient conseiller municipal de son village d’Ayzac-Ost dès 1951, avant d’en devenir maire de 1965 à 1977. Il sera également conseiller municipal pour la Ville rose ainsi que député PS de la Haute-Garonne entre 1981 et 1986. Il sera également conseiller régional PS en charge des transports de 1986 à 1992

« Il était un homme politique engagé, un socialiste humaniste et un républicain également investi dans les ordres patriotiques. Son volontarisme faisait de Louis Lareng une personnalité remarquable. Je tiens à saluer sa mémoire aujourd’hui, lui qui fut mon parrain à la Légion d’honneur », a déclaré Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.

 

Raphaël Crabos