Sandra Torremocha : « l’Europe est faite par et pour les capitalistes »

869

La candidate Lutte Ouvrière aux municipales de Toulouse, Sandra Torremocha, a été désignée pour porter la liste du parti aux élections européennes du 25 mai prochain dans la circonscription du Sud-Ouest. Elle revient sur l’importance de ce scrutin ainsi que sur sa vision de l’Europe. Entretien.

 

Toulouse Infos : De votre point de vue, à quoi sert l’Europe ?

Sandre Torremocha : Aujourd’hui, l’Europe et ses institutions sont des armes de combat contre les classes populaires. C’est une Europe faite par et pour les capitalistes pour défendre leurs intérêts au détriment du sort des travailleurs européens. Malheureusement, elle n’appartient pas à ces travailleurs qui devraient avoir un salaire correct, et cela ne se fera qu’à travers leur révolution à l’échelle européenne.

TI : Pourquoi cela est si important de voter le 25 mai prochain ?

S.T : Nous sommes dans une période de crise aujourd’hui pour bien des pays de l’Union Européenne, pour ne pas dire tous. C’est donc une occasion d’exprimer leur colère, leur mécontentement face à la politique menée par François Hollande et le gouvernement socialiste qui ne sont qu’au service des patrons. On voit que 50 milliards vont être pris nationalement dans la poche des plus pauvres, toujours pour faire des cadeaux aux plus riches. C’est indispensable de le dénoncer parce que la seule chose qui arrêtera cette façon de faire payer la crise à la population laborieuse est que ces derniers se fassent entendre. Ces élections sont donc un moyen de le faire.

TI : Quel genre d’Europe voulez-vous ?

S.T : Je suis pour la suppression de toutes les frontières parce que je pense que la population de tous les pays européens ne forme qu’une seule et même classe sociale puisqu’elle produit toutes les richesses. L’avenir sera donc pour moi une Europe débarrassée de cette exploitation, de la loi du profit et de la rentabilité, de la dictature des capitalistes, des banquiers et des industriels qui mènent tout le monde dans le mur. L’Europe doit être une construction des travailleurs. Celle qui a été faite est l’expression de ce qui se passe au niveau national, c’est-à-dire l’expression des serviteurs de la bourgeoisie. Depuis 60 ans, les pays essayent de construire une Union Européenne mais l’économie impose un terrain de jeux beaucoup plus vaste qui est à l’échelle de la planète. Sauf qu’aujourd’hui, elle est entre les mains d’une poignée d’actionnaires qui font la pluie et le beau temps et qui exploitent des millions de salariés à travers le monde. Je pense que l’avenir de l’humanité entière passera par le renversement de cette société capitaliste.

 

Propos recueillis par Charles Monnet