Salon de l’agriculture : le Sud-Ouest vers une agriculture écologiquement intensive et responsable ?

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L’affaire de Castelnaudary ou plutôt des circuits d’achats et de ventes de matières premières agricoles pour la transformation en plats cuisinés par des groupes internationaux a mis en évidence « les aberrations de la mondialisation, la recherche sans fin de produits au plus bas prix, la complexité des circuits et des intermédiaires » indique le Ceser Midi-Pyrénées.

A la veille du Salon de l’Agriculture et parce que pour les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine (qui s’afficheront ensemble sous la bannière Sud-Ouest), l’agriculture et l’agroalimentaire constituent le 1er employeur, 100 000 emplois pour chaque région, le CESER tient à rappeler quelques chiffres. (communiqué)

« Les 120 labels de Midi-Pyrénées ne représentent que 8,5% de la production agricole, ils font bien sûr la promotion de produits d’appel (labels) comme de produits bio demandés par le consommateur et les 10% de Français qui peuvent acheter chaque jour des produits plus chers, mais il faut repenser la politique de soutien aux filières.

Pour développer les circuits de production courts et des filières de proximité accessibles à tous les revenus, encore faut-il produire. Or nous reculons.

Pourquoi 80% de la viande bovine dans les grandes et moyennes surfaces comme dans la restauration viennent de l’Union européenne et pas de nos régions ? Pourquoi plus de 40% des porcs transformés viennent de Catalogne ou du Danemark ? Pourquoi 42% des poulets (classe A) sont-ils importés du Brésil ? Pourquoi les haricots cuisinés dans le cassoulet viennent d’Argentine ? D’où viendra le lait dans 10 ans si le Sud-Ouest renonce à soutenir les producteurs de lait et les éleveurs ?

C’est à ces questions qu’il faut répondre, les élus comme nos concitoyens doivent défendre une agriculture productive qui par ses différentes filières et systèmes de production permettra de reconstruire une économie de proximité.

Il faut avoir pour le Sud-Ouest une agriculture écologiquement intensive et responsable, parfaitement sécurisée capable de proposer des produits de grande consommation pour tous les Français et pas seulement les plus riches.

Mais il faut aussi un pacte entre la grande distribution et les producteurs organisés pour la fixation de prix responsable, permettant aux producteurs de rémunérer le prix de leurs produits et de leur travail et garantir de la transparence et de la traçabilité pour les consommateurs.

Dans ces conditions, l’agriculture et l’agroalimentaire pourront participer au redressement productif de la France, recréer de la richesse et de l’emploi en milieu rural et dans les petites villes. »