« La régionalisation : on en a rêvé mais qui la fera ? »

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Dans un communiqué, David Grosclaude, membre du Partit Occitan, Conseiller Régional Aquitaine et président commission Langues Régionales de l’ARF demande la mise en place de la « régionalisation ». Voici son message :

 

« On dit que la politique doit faire rêver  pour intéresser les citoyens. De régionalisation nous avons un peu rêvé espérant qu’enfin la France se dirige vers un acte nouveau et fort en ce domaine, bien distinct d’une décentralisation assez proche des précédentes. Mais le réveil risque d’être difficile. Depuis quelques jours arrivent des messages négatifs. Le gouvernement semble se préparer à proposer une réforme « service minimum ».

Le refus de choisir clairement la région comme la collectivité d’avenir est évident.

Le président socialiste de l’Association des Régions de France s’en émeut et, au nom des présidents de régions, il dit dans une lettre au président de la République que les orientations annoncées ne correspondent pas à ce que le chef de l’Etat avait dit aux régions il y quelques semaines à peine.

Parmi les messages négatifs, le Parti Occitan note par exemple le fait que les fonds européens  seraient gérés à la fois par les préfets et par les régions. C’est une double gestion qui risque de créer de l’incohérence.

Le refus de Marylise Lebranchu de se prononcer sur une collectivité propre au Pays-Basque montre aussi que l’on n’a pas trouvé encore le courage de s’opposer aux centralisateurs et recentralisateurs de tout poil. La ministre dit qu’elle n’a pas de « solution institutionnelle ». Mais ce qu’il faut c’est de la volonté politique, une solution politique.

Il faudrait aussi parler des futurs modes de scrutin. La proportionnelle ne coule pas de source au point d’inventer pour les départements des binômes (un homme /une femme) pour élire des conseillers départementaux.

Quant à la fiscalité des régions elle risque de rester maigre, chétive et inefficace. De quelles compétences élargies et de quels budgets revus à la hausse les régions pourraient-elles se prévaloir,  dans un cadre départementaliste qui ne changerait pas et face aux divers niveaux administratifs actuels maintenus, voire renforcés pour certains ?

Tous ceux qui rêvent de décentralisation vont avoir un réveil difficile si le gouvernement ne fait pas de vrais choix. La région est la collectivité qui est à la mesure de l’Europe et des enjeux économiques, écologiques, politiques auxquels nous sommes confrontés.

Décentraliser, régionaliser, donner de vrais pouvoirs aux régions : on en a rêvé mais trouvera t-on quelqu’un pour le faire vraiment ? »