Mariage Homosexuel : « La déclaration d’Hollande sonne comme une reculade inacceptable »

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En tant que membre de l’UDI 31, Philippe Lasterle a souhaité à titre personnel réagir aux propos du Président de la République à l’occasion du Congrès des Maires qui a estimé que les maires hostiles au projet de mariage pour tous devaient pouvoir bénéficier d’une clause de conscience. Communiqué de presse :

« Alors que le projet de loi sur le mariage pour tous et l’adoption par les couples homosexuels n’a pas encore franchi l’étape du Parlement et que les opposants au texte organisent partout en France une contre-offensive au cours de laquelle ils ne s’interdisent aucun dérapage verbal ou physique, le Président de la République vient de laisser entendre, lors de son discours prononcé en ouverture du 95e Congrès des Maires, que les maires hostiles à cette réforme pourraient, au nom de la « liberté de conscience », être dispensés de célébrer les mariages entre homosexuels.

Nonobstant le fait que cette déclaration sonne comme une véritable reculade avant même que la loi soit votée et promulguée et qu’elle va indiscutablement encourager les opposants au texte à amplifier leur action, elle est juridiquement inacceptable – les lois de la République s’appliquent à tous (y compris aux maires) et sur l’ensemble du territoire national – et moralement intolérable – en quoi marier deux hommes ou deux femmes constituerait-il un acte ouvrant droit au bénéfice d’une clause de conscience ? Au lieu de céder à la rue et au Collectif des maires pour l’enfance, le Président de la République devrait agir pour convaincre les plus réticents de la nécessité pour notre pays d’accompagner les évolutions de notre société.

Membre de l’UDI, je me suis exprimé à titre personnel en faveur du mariage républicain (déconnecté de toute considération religieuse ou symbolique) qui permettra aux couples homosexuels de fonder une famille dans un cadre juridique protecteur à la fois pour les parents et l’enfant car je considère que ce nouveau droit répond au triple objectif de liberté (celle de s’unir par le mariage et de fonder une famille), d’égalité (fin d’une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle) et de fraternité (tolérance et respect des différences) qui constitue la devise de notre République.

Je réaffirme que cette réforme marquera une avancée majeure sur le chemin de l’égalité de droits entre homosexuels et hétérosexuels laquelle ne peut souffrir aucune limitation.

Et je considère que si, par cas, le projet de loi venait à être rogné ou, pire, abandonné sous la pression conjuguée des conservateurs de tous bords et de toutes confessions et avec la bienveillance coupable du Président de la République, François Hollande n’aurait pas seulement trahi une promesse électorale, il aurait aussi trahi les idéaux de notre République. Cela, les progressistes, dont je suis, ne peuvent l’envisager.