Gérard Tremege : « Nous ne gagnerons pas la bataille de l’export sans engager un choc de compétitivité »

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Le 22 août dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé vouloir résorber notre déficit commercial (hors énergie) d’ici la fin du quinquennat. C’est un objectif ambitieux – rappelons que notre balance commerciale accuse un déficit de 70 milliards d’euros quand l’Allemagne dégage un excédent de plus de 150 milliards d’euros – auquel on ne peut que souscrire.

Pour Gérard Tremege, Secrétaire national de l’UMP en charge du commerce extérieur, « pour relever ce défi, il faut, toutefois, agir sur les causes profondes de nos contre performances à l’export : la désindustrialisation de notre économie, la perte de compétitivité de notre appareil productif et le faible nombre d’entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Si la création attendue pour l’automne d’une banque publique d’investissement (BPI) destinée à faciliter l’accès au crédit des PME et ETI va dans le bon sens – il conviendra, cependant, de veiller à ce que les statuts de la BPI lui permettent d’opérer en partenariat étroit avec la Coface et Ubifrance ainsi qu’avec les Régions qui devront être associées à sa gouvernance – il est, en revanche, regrettable que le Premier ministre ait repoussé au printemps 2013 les décisions en matière de compétitivité de nos entreprises (en particulier industrielles) et chargé, en attendant, Louis Gallois d’une mission dont les conclusions sont déjà connues.

En effet, si nous n’engageons pas immédiatement – en l’espèce, chaque mois qui passe est un mois perdu – les indispensables mesures d’allègement du coût du travail qui pèse sur nos entreprises, il est illusoire d’espérer gagner la bataille de l’export. Sans ce « choc de compétitivité » dont notre économie a besoin, les mesures d’accompagnement de nos entreprises à l’international (renforcement du crédit impôt recherche et du crédit impôt export, création de guichets uniques en région…) ou la mise en œuvre d’une « diplomatie économique » ne seront que cautère sur une jambe de bois. »