Le ministre de l’intérieur Manuel Valls, a annoncé hier, que des documents classés secret défense dans l’affaire Merah seraient livrés à la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN).
« La justice est assurée de l’entier concours de mon ministère. Les services de police répondront à ses demandes et d’abord s’agissant de l’accès aux documents classifiés » a déclaré le ministre de l’intérieur, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Cette annonce intervient quelques jours après le choc provoqué par les diffusions des enregistrements sur TF1, qui dévoilent les conversations entre Mohamed Merah et le RAID. A ce sujet, Manuel Valls a affirmé craindre « d’autres images ». L’émotion suscitée par ces vidéos a même fait reculer l’avocate du père de Mohamed Merah, Me Zahia Mokhtari, dans ses intentions de dévoiler 2 vidéos qu’elle aurait en sa possession. Selon elle, ces documents prouveraient que Mohamed Merah était manipulé dans une affaire politique. Mais, compte tenu des derniers évènements « nous avons décidé de mettre temporairement ces vidéos de côté », car celles-ci peuvent « heurter la sensibilité de la famille Merah et les familles des victimes, mais aussi les Algériens et les musulmans » a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse à Alger.
L’avocate a affirmé avoir d’autres preuves à sa disposition qui étayerait la thèse de la manipulation. Si elle n’a pas été plus précise à ce sujet, il est vrai que l’implication de la DCRI dans cette affaire reste floue. Mais les documents classés qui seront remis à la justice concerneraient les liens noués entre les renseignements et le terroriste avant qu’il ne passe à l’acte. Complot politique ou manquement de la DCRI ? La justice devra tirer cela au clair.
En tous les cas, Manuel Valls a déclaré ne pas vouloir remettre en cause « l’existence d’un service unique de renseignement », qui est « gage de cohérence » selon lui.
Coralie Bombail
