L’Autoroute Toulouse-Castres s’invite dans la campagne des législatives

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Etudié depuis 1992, le projet de 2×2 voies entre Toulouse et Castres s’est accéléré ces dernières années. En effet, à la suite du débat public qui s’est déroulé d’octobre 2009 à janvier 2010, le ministre en charge des transports a décidé, le 25 juin 2010, de retenir le principe de l’achèvement selon l’itinéraire RN 126, par mise en concession autoroutière. Une décision qui ne satisfait pas les opposants à ce projet qui profitent des prochaines élections législatives pour demander aux candidats de prendre position. Voici le communiqué du collectif RN126.

Les législatives sont l’occasion inévitable d’aborder à nouveau la question de l’autoroute Castres-Toulouse, que ce soit par les candidats eux-mêmes ou bien par les électeurs. Voilà 5 ans (début 2007) que nous analysons de manière très attentive les tenants et les aboutissants des études du projet autoroutier, censé désenclaver le sud Tarn très vite (en 6 ans!), dans l’intérêt financier des collectivités (100 M€ « seulement » à partager avec l’État, pour la subvention d’équilibre), et pour le bienfait de tous. Et pourtant …

Après 5 ans d’études, le bilan sur l’autoroute est édifiant :

L’autoroute n’est pas ce que ses promoteurs et l’État avaient promis : le moyen d’avoir une 2×2 voies rapidement et qui ne coûte rien aux collectivités, et n’augmente pas l’impôt. C’est tout le contraire avec un coût de projet qui a augmenté de  plus de 50% en 5 ans et une subvention d’équilibre de plus de 80% !!! (de 295 M€ à 450 M€, et 100 M€ à 180 M€ : voir les dossiers DREAL).

De plus, le péage et la rétrocession des déviations créent d’énormes inégalités entre ceux qui pourront payer 15 à 17 €, et ceux qui devront se contenter d’une RN126 sans ses déviations de Soual, Puylaurens et Verfeil.

Il faut revenir à plus de réalisme, d’efficacité, et de justice sociale :

La poursuite des études de ce projet dans la phase de concertation qui s’est terminée dernièrement, a montré que cette autoroute n’est pas une solution compatible du contexte de crise actuelle, et que désormais il faut revenir à plus de réalisme (moyens disponibles), d’efficacité (aller à l’essentiel de nos besoins urgents) et de justice sociale (la gratuité pour tous).

Une conclusion alors s’impose : engager d’autres solutions, et vite.

Désenclaver Castres et améliorer l’accès à Toulouse  sont une nécessité reconnue par tous, et si réaliser une 2×2 voies sur tout l’itinéraire a semblé un objectif recherché par beaucoup, le contexte économique, en particulier, ne le permet plus. En revanche, traiter les principaux points de blocage sur cet itinéraire, comme Castres – Soual, et y inclure le traitement tout aussi problématique de Castres – Mazamet, voilà un projet raisonnable et pertinent, réalisable rapidement et qui servira tout le bassin d’emploi.

Et les opposants au projet (élus, agriculteurs, transporteurs, commerçants, entreprises, habitants, …) seront, sans nul doute, sensibles aux différentes prises de position des candidats.