Un arrêté interdisant la prostitution entre en vigueur à Toulouse

638

Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a signé, ce lundi 7 juillet, un arrêté anti-prostitution. Elaboré avec Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité, il prend effet le jour même et pour une durée de 12 mois. Cet arrêté était un engagement de campagne du candidat UMP.

 

En tant que responsable du domaine public municipal, le maire se dit « attaché à veiller au vivre ensemble, corriger et combattre les nuisances et les abus perturbant la vie quotidienne des toulousains ». C’est dans cette optique que Jean-Luc Moudenc a signé le 7 juillet un arrêté d’interdiction de la prostitution qui prend effet le jour même et pour 12 mois. Il concerne certains quartiers, parmi « les plus exposés au phénomène de prostitution », à savoir le quartier Matabiau, les Ponts Jumeaux, les Minimes, les Sept Deniers et les abords du Raisin. D’après Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité, « ces cinq secteurs ont été délimités par des éléments tangibles, le nombre de plaintes enregistrées, mais aussi un dialogue avec les mairies de quartiers et les associations ».

Dans les faits, la police pourra donc dorénavant verbaliser, à hauteur de 38 euros, les prostituées qui ne respecteront pas l’arrêté dans ces zones. Les horaires d’interdiction varient d’un secteur à un autre, de 5H à 18H pour certains, et toute la journée pour le quartier Matabiau. Alors que les patrouilles présentes tous les soirs se sont avérées insuffisantes, l’adjoint au maire Olivier Arsac présente aujourd’hui un « dispositif plus offensif pour faire respecter l’arrêté ». Des contraventions donc, une par jour maximum, et des contrôles d’identité et des véhicules des clients par la police nationale, soutenant cette démarche.

 

Assurer la tranquillité publique

« Le pragmatisme prévaut », précisent les élus. A ce jour, la loi ne permet toujours pas de verbaliser le client, mais cet arrêté « établit une nouvelle règle solide juridiquement ». Le maire et son adjoint savent que « des associations sont contre cet arrêté » mais promettent « un suivi et des discussions » notamment concernant l’accompagnement des prostituées. En cas d’éparpillement ou de déplacement de ces travailleuses du sexe, le dispositif sera à nouveau « appréhendé de manière sérieuse et technique ». Pour Olivier Arsac, « cela serait tout de même une victoire s’il soulage les quartiers sous tension actuellement ». Assurer la tranquillité publique reste toujours la priorité du maire, qui assure vouloir « gérer l’espace public, et non combattre la prostitution ».

 

Article de Myriam Balavoine