Festival Rio Loco : pourquoi les intermittents font grève ?

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Pour la deuxième journée consécutive, les intermittents du spectacle et les salariés intérimaires du Festival Rio Loco de Toulouse ont de nouveau voté la grève reconductible pour 24h de plus lors d’une assemblée générale organisée mercredi après-midi. Mais, quelles sont les revendications des grévistes ? Explications.

 

Après la soirée de lancement partiellement perturbée et une annulation totale de la première soirée du Festival Rio Loco de Toulouse, les assemblées générales de jeudi matin ont décidé la gratuité des concerts de cette seconde soirée. « On ne fait pas ça pour embêter le public mais il faut qu’on arrive à se faire entendre », lance Anne-Sophie, salariée intérimaire. « C’est notre seul moyen de pression sur le gouvernement pour d’empêcher la ratification de la nouvelle convention d’assurance chômage qui réduit nos droits », ajoute la jeune femme. Mais quels réels impacts cette réforme va-t-elle avoir sur tous ces militants ? « Le cumul entre le salaire et les indemnités chômages vont être plafonnés, nos cotisations vont augmenter, les salaires net vont baisser, nous risquons même de perdre définitivement notre statut … la liste est longue et nous devons réagir », déplore un autre intermittent.

De son côté, la Coordination des Intermittents et Précaires Midi-Pyrénées qui soutient le mouvement depuis le début estime que cette réforme ne sert juste qu’« à faire économiser de l’argent à l’Unedic » et qu’elle met de « nombreux artistes et techniciens en grande difficulté financière », menaçant même « l’existence de la culture en France ».

 

Des tensions sur le site

Seulement quelques heures après le vote de la nouvelle assemblée générale, les esprits se sont échauffés chez les marchands et restaurateurs qui ont dû payer un droit d’entrée sur le site. « Des pressions et des violences ont été exercées par certains commerçants sur des membres de la coordination qui occupent pacifiquement le site, contraints, pour certains de quitter le site sous protection policière », indique la CIP Midi-Pyrénées.

Côté mairie, on se félicite d’avoir pu ouvrir le site ce jeudi soir, tout en restant « vigilant à ce que les Toulousains ne soient pas privés, sans conséquences, d’un grand évènement festif et populaire ». Jean-Luc Moudenc explore donc toutes les « voies juridiques qui nous permettront d’obtenir réparation des préjudices subis dans le cadre de l’organisation de ce Festival ».

 

Article de Cécilia Moreau