Toulouse, ville sportive

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Stade Ernest Wallon, arènes du Stade Toulousain. Photo / CTILe Stade Toulousain et le Toulouse Football Club restent la vitrine médiatique de la Ville rose quand on évoque le sport français. Mais Toulouse est-elle ouverte à tous les sports, même les plus confidentiels?


Le sport et Toulouse, une longue histoire d’amour. Le Stade Toulousain et le TFC sont les clubs incontournables de la région. C’est en partie grâce à eux que Toulouse, avec une moyenne de 14,7/20, a terminé en tête du classement 2007 des villes françaises les plus « sport » de l’Equipe Magazine. Les critères utilisés par l’hebdomadaire sportif, celui du nombre de clubs en élite et le budget alloué aux diverses associations. Car derrière le sport de haut niveau, riche et porteur, qu’en est-il des petites associations sportives ?

 

Le budget municipal des sports actuellement de 70 millions d’euros, soit 150 euros par habitant, ce qui représente le troisième plus gros budget de France en la matière. L’enquête de l’Equipe soulignait par ailleurs la qualité des équipements que la mairie met à la disposition des 1 000 associations sportives que compte la ville. Mais seulement 250 d’entre elles reçoivent une subvention de sa part. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec une étude que des étudiants de l’Université Paul Sabatier avaient menée en 2005 sur le sport de haut niveau toulousain. Dans le détail, 57 % des subventions municipales revenaient aux clubs professionnels. Elles ne représentaient pourtant que 9 % du budget annuel pour le Stade Toulousain et au TFC contre par exemple 54 % pour les volleyeurs des Spacer’s.Aujourd’hui, la tendance s’est inversée: la majorité du financement est dévolu au monde associatif et autres écoles de formations.

 

Mais, il faut l’avouer, le bilan est mitigé au plus haut niveau. Si le TFC est devenu un des incontournable du haut de tableau de Ligue 1, les Spacer’s eux, nous avaient habitués à plus qu’une lutte pour échapper à la relégation. Mêmes difficultés pour les handballeurs du THB qui n’ont remporté que 3 matches dans la première moitié du championnat. Du côté des féminines, au hand les filles duTFH ont dramatiquement été rétrogradées en Nationale 2 – pour des raisons extra-sportives – et celles du Toulouse Métropole Basket sont dernières du classement du championnat de France. Un bilan peu reluisant que masque difficilement cet immense champion d’Europe qu’est le Stade.

 

Néanmoins, les retombées économiques générées grâce au foot et au rugby représentent une manne bénéfique pour toute la ville. François Briançon, adjoint au maire chargé des sports justifie les actions menées jusqu’à présent: « Il est important pour Toulouse de rester au plus haut niveau. Et soutenir l’élite, c’est soutenir les structures de formation qu’il y a derrière. » Ce fervent défenseur des sports féminins espère aussi un meilleur avenir pour ces équipes en difficulté: « Je suis admiratifs des clubs féminins. C’est une tâche difficile que la mairie a cependant décidé de soutenir. C’est pourquoi j’espère que le TFH remontera dès cette année en division supérieure. J’ai foi en la nouvelle équipe dirigeante. Au sujet du TMB, le conseil a voté lors du budget une revalorisation de 100 000€ de la subvention pour la saison en cours. ».

 

Mais cette répartition des subventions municipales lèse cependant des associations sans aucune aide financière de la mairie. « Devant l’immensité des sujets qu’il fallait revoir depuis que le PS est au pouvoir, il est vrai que le sport n’était pas la priorité. Mais notre politique s’axe principalement sur le financement des associations sportives et le handisport. » rappelle François Briançon. Or, ces laissés pour compte se sentent oubliés par la municipalité. Chérif Kadi, président du club sportif Krav-Maga 31attend depuis 16 ans un local pour que ses 130 adhérents puissent pratiquer cet art martial. Pour lui, l’explication est simple : « Ce n’est pas une discipline aussi reconnue que le judo ou le karaté. Il n’y a pas non plus de compétition puisque c’est du self-defense, donc nous n’avons droit à rien.». Sans gymnase ou dojo, le gérant du club regrette de devoir louer ses locaux « Ça me coûte entre 5000 et 6000 euros par an. 30% des cotisations servent à payer la location. Du coup elles sont chères, presque 300 euros ». Mais la mairie l’assure, 100% des installations sont déjà occupées par les clubs prioritaires. Les écoles, clubs de handisports et autres formations ont la primauté sur les associations d’adultes qui ne concourent pas. Une réalité qui ne satisfait pas tout le monde mais reste que Toulouse est l’une des villes qui s’investit le plus pour sa population sportive.

 

Walid Hamadi