Thales Services Toulouse : les politiques peuvent-ils bloquer le transfert des postes ?

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Depuis l’annonce du remaniement d’effectifs, les ingénieurs toulousains restaient dans l’incertitude totale. Le 18 septembre dernier, la direction du groupe a confirmé l’envoi des salariés de la branche BUS vers le site de GFI. Ceux-ci ont déjà reçu leurs lettres de transfert. Si Sanofi monopolise toute l’attention de la ville, la situation de Thalès Services n’est pour autant pas ignorée des politiques. L’ex-maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, en tête.

 

Voilà neuf jours que l’enveloppe s’est écrasée dans leur boîte aux lettres. Le transfert des 130 ingénieurs de la branche informatique BUS vers l’entreprise GFI est désormais acté. Le courrier parvenu aux intéressés fixe la date du transfert au 15 octobre. Le blog CFE-CGC de Thalès Services indique que « le tribunal de Grande Instance de Versailles n’a pas remis en cause la consultation au comité d’entreprise du 26 juillet ». La mobilisation et l’alerte donnée sur l’état psychologique de certains n’auront donc rien donné. « De plus, nous n’avons obtenu aucun résultat en matière de santé des salariés. Jeudi prochain, nous saurons si nous avons définitivement tout perdu de ce que nous avions engagé juridiquement » soupire Philippe Chrétien, délégué syndical CFDT. « Dès que nous avons reçu la lettre, nous sommes allés devant les usines d’Airbus distribuer des tracts. Le jour où nous basculerons officiellement vers GFI, il se peut qu’il y ait d’autres mouvements spontanés » avance t-il. Si le syndicaliste ne perd pas totalement espoir, le pessimisme s’est généralisé.

 

Une mobilisation des politiques?

Le plus actif sur le sujet est sans nul doute Jean-Luc Moudenc, député de la Haute-Garonne et président du groupe UMP local. L’ancien maire de Toulouse avait déjà remis le sujet sur le tapis lors du dernier conseil municipal. Cette-fois ci, l’homme a fait part de ses inquiétudes dans une lettre adressée au ministre Arnaud Montebourg. « L’Etat, actionnaire de Thalès à hauteur de 27%, a largement son mot à dire » justifie l’élu. « Une bonne chose » pour Philippe Chrétien, qui salue l’initiative. « Nous avons appris cela par la presse, nous n’avons jamais rencontré M. Moudenc. Cependant, cela laisse des raisons d’espérer. Les politiques locaux sont plutôt à l’écoute ». Pour preuve, les délégués syndicaux devraient s’entretenir vendredi avec le député Christophe Borgel. Sensibiliser le gouvernement sur la question parait plus difficile. « Hier matin, nous avons discuté avec le chef de cabinet adjoint de Benoit Hamon. Nous rencontrons des conseillers, mais pour l’instant, nous n’arrivons pas à interpeller directement les responsables ».

 

Christophe Guerra