Toulouse. 16 enseignants sur 20 en grève au collège Berthelot

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Les enseignants du collège de Berthelot étaient en grève ce mercredi Photo: nnmousset
Les enseignants du collège de Berthelot étaient en grève ce mercredi
Photo: nnmousset

Rentrée des classes mouvementée ce mercredi 4 septembre au collège Berthelot. Plus des trois quart des enseignants ont fait grève pour dénoncer des conditions de travail. Après un rendez-vous au rectorat mercredi, les professeurs ont repris le travail ce jeudi matin.

La rentrée des classes ne s’est pas passée comme prévue au collège Berthelot, dans le centre-ville de Toulouse. Mercredi 4 septembre, 16 enseignants sur 20 étaient en grève.

En 5 ans, les effectifs du collège ont doublés, et 40 élèves supplémentaires font cette année leur rentrée. « Les classes sont saturées, et nous n’avons même pas un conseiller principal d’éducation (CPE) à temps plein pour les 510 élèves », nous explique Nicolas Mousset, militant du SNES-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré – Fédération syndicale unitaire).

Les 510 élèves seront de surcroît plus nombreux dans les semaines à venir. Le collège accueille en effet les dispositifs ULIS, UPE2A et UPE2A-NSA pour les enfants en situation de handicap. « Voici la situation d’un collège qui accueille de nombreux élèves en situation de handicap. La triste réalité derrière les discours officiels d’un ministre qui fait mine de prôner l’école inclusive », reprend le syndicaliste.

L’établissement accueille en effet des jeunes avec des handicaps, ou qui ne parlent pas français. Parfois même, certains n’ont jamais été scolarisés. Ceux-ci nécessitent une attention particulière, impossible dans la situation actuelle.

Une CPE à temps partiel pour 510 élèves

En plus du problème de sureffectif, un second problème de taille touche le collège. Le poste de CPE est actuellement occupé par une personne en situation de handicap. Cette dernière ne peut donc par conséquent assurer l’intégralité du travail demandé. Un temps partiel de travail de 80% lui a été accordé par le rectorat, mais aucuns moyens n’ont été alloués pour compléter son temps de service.

Absente les lundis et mercredis matin, la permanence ne peut être assurée pendant ces heures. Une situation dénoncée par les enseignants, qui estiment qu’elle ne peut garantir l’encadrement, la sécurité et le suivi éducatif des élèves. Ils réclament un nouveau poste à mi-temps, pour diminuer la charge de travail actuelle.

Un préavis de grève avait été déposé mardi 3 septembre, et une délégation avait été reçue au rectorat. Ils devaient être rejoints par les professeurs du collège Toulouse Lautrec mais ceux-ci ne sont finalement pas venus.

La réponse apportée par le rectorat a été de trouver des solutions au sein même de l’établissement, en interne : « Il n’y aura pas de nouveau poste de CPE. L’équipe de direction et les assistants d’éducation peuvent accomplir les tâches de CPE pour compenser, nous a t-on répondu », déplore Nicolas Mousset.

À tout cela s’ajoute la perte de personnels au secrétariat du collège, à la gestion et à l’administration, posant un problème de taille pour l’année à venir et les suivantes. Jeudi matin, la grève n’a pas reconduite.

 

Raphaël Crabos