Hérault. La pie-grièche est en voie de disparition

1889
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Hérault. La pie-grièche est en voie de disparition
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Présent en nombre au début du 20e siècle, la pie-grièche est aujourd’hui une espèce menacée de disparition. La dernier couple de l’Hérault n’a pu se reproduire, et la femelle vient de mourir.

Au début du 20e siècle, la pie-grièche à poitrine rose était ce que l’on pouvait qualifier d’espère commune. On la trouvait en grand nombre, dans le nord-ouest et le sud-est de la France essentiellement.

Les années passant, cet oiseau n’était plus présent à la fin du siècle que dans le Languedoc-Roussillon, et s’arrêtait occasionnellement dans le Gard et les Bouches-du-Rhône, rapporte la Ligue de protection des oiseaux (LPO) du département à nos confrères de France Bleu.

À la fin des années 1990, seuls l’Aude et l’Hérault comptaient encore des nids de pie-grièche. Une espèce vouée à disparaître si rien n’est fait, et que le grand plan régional de sauvegarde lancé en 2008 n’est pas parvenu à sauver. Échec également pour le plan national d’action, mis en place en 2013.

En un siècle, leur nombre n’a cessé de décroître, si bien qui ne restait qu’un seul couple de pie-grièche répertorié dans l’Hérault au début du mois de juillet. Deux spécimens donc, les derniers, et qui n’ont malheureusement pas réussi à se reproduire ensemble correctement. La femelle et ses petits viennent de mourir.

Si aucune autre pie-grièche à poitrine rose ne s’arrête en France dans les semaines et mois à venir, il pourrait s’agir de la première espèce de vertébrés à disparaître du territoire national au 21e siècle. Le dernier couple se trouvait dans l’Hérault, entre Montpellier et Villeveyrac, vient de disparaître, affirme France Bleu Hérault.

Outre en France, l’espèce est présente en Asie centrale et en Europe centrale, notamment en Roumanie, et dans quelques pays méditerranéens tels que l’Espagne ou l’Italie. Mais les effectifs diminuent dans chacun de ces territoires, et plusieurs raisons sont évoquées par la LPO.

Parmi les principales causes, citons la diminution rapide du nombre d’insectes, dû à l’usage intensif des pesticides, et plus généralement l’agriculture intensive en France, mais également en Afrique, où les pies-grièches passent l’hiver. Les dérèglements climatiques, le braconnage ou leur très longue migration, près de 10 000 kilomètres 2 fois par an, sont d’autant d’autres raisons de leur disparition progressive.

 

Raphaël Crabos