Prisons : entreprises d’insertion ?

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Les Journées Nationales des Prisons ont lieu du 21 au 27 décembre dans toute la France. Photo/ CTDR

Les Dix-huitièmes Journées Nationales des Prisons ont débuté hier et dureront jusqu’au dimanche 27 novembre. Cette manifestation nationale s’interroge cette année sur les activités proposées aux détenus.


Organisées à Toulouse par le groupe local de concertation prison qui regroupe de nombreuses associations (l’Oustal, l’ANVP et le Secours Catholique entre autres), les Journées Nationales des Prisons (JNP) s’interrogent sur les activités rémunérées et culturelles proposées en milieu carcéral. En prison, 30% des détenus ont la possibilité de travailler, « ce n’est pas l’administration pénitentiaire qui fournit du travail mais les entreprises qui viennent à l’intérieur », explique Alain Fedou, administrateur et bénévole de l’Oustal. « L’intérêt de travailler pour les prisonniers est de se changer les idées, de faciliter la réinsertion professionnelle, mais aussi de ne pas être à la charge des familles. Car la vie en prison a un coût, c’est un plus pour eux », reprend-il.         
Pour les entreprises, proposer du travail aux prisonniers est intéressant d’un point de vue économique puisqu’ils sont payés un tiers du Smic. Elles sont pourtant très peu nombreuses à faire cette démarche.

 

Difficultés et revendications

Au centre de détention de Muret, pour les longues peines, le problème majeur se trouve au niveau de la psychiatrie. « Ce domaine est sacrifié, il y a des personnes qui se retrouvent en prison et qui devraient être en psychiatrie », explique le bénévole.          
La maison d’arrêt pour prévenus de Seysses, pour les courtes peines, fait quant à elle face à la surpopulation des cellules, où les détenus sont souvent par trois. Le travail proposé y est faible, car les entreprises ne sont pas forcément intéressées par faire travailler des prisonniers qui disposent de peu de temps. De ce fait, les activités en cellule comme le pliage et la mise sous enveloppe, sont privilégiées.   
Dans les deux cas, un développement des actions, rémunérées et culturelles est souhaitable, « sinon, on laisse ces prisonniers avec beaucoup de temps libre, et si on ne l’occupe pas, il y a un risque de destruction de la personnalité », poursuit-il. Lorsqu’ils sont en activité, « les prisonniers développent de la culpabilité, ce qui permet de les faire rentrer en thérapie et qu’ils se reconstruisent », ajoute Alain Fedou.

A l’occasion de ces JNP, le programme des manifestations prévoit un ciné-débat et des débats mardi et jeudi.

 

Marion Pires