Renouvellement des titres de séjour : « un moyen subtil de mette en place la préférence nationale sans le dire »

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Ce vendredi, l’association « ceux qui veulent le pays pour tous » s’est rassemblée devant la préfecture pour demander le renouvellement automatique des cartes de séjour et le maintien de leur droit pendant l’étude du dossier. Les porte-paroles ont été reçus par la préfecture en fin d’après-midi.

 

Depuis 2005 et la mise en vigueur de la loi CESEDA, les conditions d’obtention des titres de séjour rendent difficile la situation des demandeurs lors du renouvellement. En plus du prix du timbre, ces derniers se retrouvent dans des situations d’instabilité pendant cette période de transition. « C’est une manière de dire que nous ne sommes pas les bienvenus, et un moyen subtil de mette en place la préférence nationale sans le dire », déclare Jean-Louis, précaire et membre de l’association. En effet, lors d’un renouvellement, les demandeurs se retrouvent, la plupart du temps, « sans travail, radiés du pôle emploi, perdent les aides comme la CAF et ne peuvent plus se loger, ni se nourrir ». « Nous souhaitons que le renouvellement se fasse de manière automatique », ajoute Jean-Louis qui attend de la préfecture la « mise en place de services capables de renouveler la demande sans mettre le demandeur dans une situation délicate ». « Ils veulent qu’on travaille, mais quand il s’agit de nos droits, on est humiliés. On subit une discrimination tous les jours », peste une manifestante venue soutenir la cause. Elle avoue ne pas être concernée pour le moment (ayant une carte de séjour de 10 ans) mais trouve cela injuste. « Surtout pour le timbre de la carte qui est passé de 106 euros à 260 euros en une année. Oui, c’est injuste ».

 

« Ils ont entendu nos problèmes »

Après une demi-heure d’entrevue avec les agents de la préfecture, les membres de l’association sont ressortis « sans trop d’enthousiasme ». « Ils ont entendu nos questions et nos problèmes. Maintenant, ils vont faire signer le rapport au préfet qui le transmettra au ministère de l’Intérieur », rapporte Marcel Llabres. « Pour nous, il ne doit pas y avoir d’interruption. Tant qu’un dossier n’est pas refusé, la carte doit être valable. Cela peut prendre des mois, 10 ans, à eux d’aller vite », termine le porte-parole de l’association.

 

Article d’Assinia Ahamada