Le Syndicat des biologistes met la pression sur la CPAM de Toulouse

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Richard Fabre, vice-président du Syndicat des biologistes et ses deux collègues lors de la remise main propre quelques 6 000 feuilles. Photo / CTI

Les biologistes ont décidé de mettre les points sur les i. Après leur grève du 23 janvier, ils sont venus déposer en main propre quelques 6 000 feuilles de soin hier à la Caisse primaire d’assurance Maladie (CPAM) de Toulouse suite au boycott de la télétransmission.


Ce mouvement touche au total huit départements français qui, comme à Toulouse, ont boycotté la télétransmission des feuilles de soin. Pourquoi ? Tout simplement, comme l’explique Richard Fabre, vice-président du Syndicat des biologistes (SDB), parce que « nous sommes inquiets. Depuis 6 ans nos tarifs sont revus à la baisse, et cette diminution est encore prévue pour 2012. Chaque année, environ 10% du remboursement des analyses est amputé alors que le nombre de patients est en constante augmentation ». D’autant plus « qu’à cause de l’accréditation Cofrac, les exigences du point de vue de la qualité ont fortement augmenté, ce qui a un impact direct sur les coûts ». Richard Fabre craint une disparition progressive des laboratoires de proximité, qui ne parviendront plus à faire face à cette inflation. Il envisage aussi une possible diminution de personnel qui entraînerait une restriction des horaires d’ouverture.

 

« Ce boycott ne nuira pas aux patients »

Les moyens de pression du SDB sont restreints, « pour une question d’éthique et de santé publique, il nous est impossible et inenvisageable de stopper notre activité. Ce boycott ne nuira pas aux patients, les remboursements seront tout de même honorés. C’est le seul moyen de pression que nous ayons trouvé », explique Jean Bonfils, biologiste au laboratoire de Muret. « La non-télétransmission des feuilles de soin n’est pas illégale, mais elle coûte cher à la CPAM, que ce soit sur le plan humain ou financier ». La télétransmission permet à la Caisse de faire 1.43 euros d’économie par feuille de soin, soit environ 215 millions d’euros par an uniquement pour les biologistes, et cela à leurs frais. Le SDB espère que cette action suffira à ouvrir le débat avec le président de la CPAM.

 

Rémi Beaufils