Urgences : 100 jours de grève du service psychiatrique

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Les salariés des urgences psychiatriques ont manifesté hier devant l’hôtel Dieu, à Toulouse. Photo / CTILes salariés des urgences psychiatriques ont manifesté hier devant l’hôtel Dieu, à Toulouse. En grève depuis 97 jours, ils dénoncent des conditions de travail insoutenables.


Les urgentistes du service psychiatrique de Toulouse ne desserrent pas les dents. Depuis le 12 juillet dernier, la quasi totalité des salariés sont en grève. « On est submergé par l’afflux massif de patients, on ne peut plus faire notre travail correctement » déplore Loic Brelier, aide soignant.

Les urgentistes réclament 6 infirmières supplémentaires et une prime de risque de 90 euros par mois. « On recense 25 agressions depuis le début de l’année » signale Julien Terrié, représentant du personnel CGT. Le manque d’effectifs a des répercussions sur la sécurité du personnel, « les patients attendent les soins plus longtemps, ils s’énervent et peuvent être violents » précise t-il.

Mais c’est surtout le malade qui pâtit de cette situation, « on est souvent obligé de les attacher ou de les mettre sous sédatifs car on ne peut pas les gérer » explique Loic Brelier.

 

La direction du CHU de Purpan propose à ce jour d’ouvrir trois postes d’infirmières. Une solution qui n’est pas suffisante aux yeux des grévistes. Le Conseil de surveillance de l’hôpital se réunissait hier. L’occasion de tenter une nouvelle négociation, « on a pu intervenir lors du conseil, qui a décidé d’envoyer une lettre à l’ARS et au ministère exposant la crise des urgences psychiatriques » déclare Julien Terrié. Aucunes promesses concrètes, mais les grévistes sont plutôt satisfaits de la journée car « l’ARS peut libérer en urgence un budget d’intérêt général, comme elle l’a fait pour l’hôpital Marchand il y a un an » souligne t-il.

Quoi qu’il en soit, demain les salariés vont lancer un appel national à tous les services d’urgences, pour le centième jour de grève. Prochaine étape, « prendre de notre côté un rendez-vous avec l’ARS et contacter des députés pour faire du problème une question parlementaire » annonce le représentant CGT.

 

Coralie Bombail