Toulouse : Harlem Désir vient prendre la température avant le Congrès du PS

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Ultime répétition avant le grand rendez-vous. C’est en mission de reconnaissance que Harlem Désir s’est rendu hier après-midi au Parc des Expositions de Toulouse, qui accueillera le Congrès du Parti socialiste dans quinze jours. Car c’est ici-même que l’homme sera bientôt sacré premier secrétaire du parti devant une marée rose de partisans. Pour le promu, il fallait prendre ses marques, mais également laisser la sienne auprès des militants locaux.

 

Il est celui que tout le monde attend, et il le sait. Les 26, 27 et 28 octobre prochains, il prendra officiellement ses fonctions en terre toulousaine. Pas moins de quatre mille personnes et vingt-cinq ministres du gouvernement Ayrault assisteront à l’officialisation des résultats. C’est bien pourquoi aucune erreur n’est permise. Disposition, hauteur de la scène et place des gradins, voici entre autres les paramètres dévoilés hier à l’intéressé. D’une tirade hollandienne, ce dernier a simplement affirmé sa « confiance envers tous ceux dont c’est la compétence ». Mais côté préfecture, les neurones s’activent autour des questions logistiques et sécuritaires. L’acheminement des ministres, dans une zone fortement perturbée par les travaux du tramway, ne sera pas simple. D’autant que des représentants socialistes venus des quatre coins du monde seront également présents. Les préparatifs se concentrent actuellement sur les problématiques de la fluidité du trafic et de la protection des personnalités. D’ailleurs, le match TFC-Brest du samedi 27 octobre pourrait bien être reporté. Preuve que l’organisation de ce congrès s’annonce hors-norme. Et que la pression monte.

 

« Pas d’objectifs de pourcentage »

Déjà désigné par la force des choses, le vrai enjeu pour le futur chef est la mobilisation du vote militant. Dans un article du Figaro paru hier, un dirigeant socialiste anonyme avançait qu’en cas de suffrages inférieurs à 80%, il y aurait un « problème Harlem Désir ». Interrogé, ce dernier s’en est tenu aux intérêts premiers du parti. « Il n’y a pas d’objectifs de pourcentage, je ne fixe pas de seuils. Il y a cinq motions dont il faut respecter la pluralité. Le temps du congrès est celui de l’expression et de la démocratie. Seul le vote des militants donnera la légitimité au premier secrétaire qui sera désigné ». Mais l’homme, visiblement bien préparé, sait à la fois complaire et trancher. « Il est nécessaire que les socialistes disent leur soutien à la majorité choisie par les français, tandis que la droite se déchire la dépouille du sarkozysme. L’enjeu n’est pas une question de personnes, car cette question a déjà été réglée ». Voici une phrase qui, dans une tonalité feutrée, semble enjoindre les derniers « dissidents » à rallier la motion favorite. Voilà comment Harlem Désir a idéalement préparé son terrain. Quoi qu’il en soit, il faudra attendre le premier tour du 11 octobre pour savoir si la mayonnaise a pris.

 

Christophe Guerra