Européennes : Jean-François Copé veut « adresser un carton rouge au gouvernement »

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À dix jours des élections européennes, la tête de liste UMP de l’Eurorégion Sud-Ouest, Michèle Alliot-Marie, et le président de l’UMP, Jean-François Copé, tenaient ce jeudi soir un meeting salle Mermoz de Toulouse. L’occasion pour ces derniers de rappeler l’importance du scrutin et d’alerter sur le danger du vote Front National.

 

« Depuis le début de cette campagne, j’ai traversé la France pour soutenir nos candidats et j’ai remarqué l’immense inquiétude des Français sur la manière dont le pays est dirigé par François Hollande », débute Jean-François Copé qui s’est présenté en conférence de presse avec plus de 30 minutes de retard. Accompagné de Jean-Luc Moudenc, nouvellement élu maire de Toulouse et de Laurence Arribagé, candidate UMP aux législatives partielles sur la 3ème circonscription de Haute-Garonne, le président de l’UMP a appelé les Français « à adresser un carton rouge au gouvernement, après le jaune des municipales ». « L’UMP est le seul parti qui peut relever les défis de l’Europe », assure-t-il tout en soulignant le danger du vote Front National. « On ne peut pas laisser donner de la France une image d’un pays qui préconise la sortie de l’Europe, de l’euro ou encore de la PAC (Politique agricole commune). Ce serait terrible », prévient-il. « Je ne suis pas un européen béat, mais il faut rappeler que c’est l’Europe qui a permis Airbus, EADS, Ariane, Erasmus. Que c’est l’Europe qui va verser 64 milliards d’euros aux agriculteurs Français entre 2014 et 2020. Et enfin que c’est grâce à l’euro que notre taux d’inflation est bas », termine le président de l’UMP.

 

« Je suis contre l’Europe fédérale »

De son côté, Michèle Alliot-Marie a longuement attendu l’arrivée de Jean-François Copé et l’a ensuite longuement laissé parler lors de la conférence de presse. En retrait, la tête de liste UMP de l’Eurorégion Sud-Ouest est pourtant intervenue pour mettre fin aux questions des journalistes sur l’affaire Bygmalion (Selon le journal Libération du jeudi 15 mai, l’UMP aurait réglé 20 millions en 2012 pour des événements dont certains semblent fictifs), et parler d’Europe. « Pendant cette campagne, les Français m’ont parlé des charges, de la PAC, du chômage, d’Erasmus, mais ne m’ont jamais parlé de ce qui se passe à Paris », tranche l’ancienne Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Sarkozy qui avait dû quitter son poste pour sa gestion du dossier tunisien. Interrogé sur sa vision de l’Europe, la candidate avoue être contre le fédéralisme. « Tous les pays fédéraux (qui parlent plusieurs langues) connaissent de grandes difficultés. Pour avoir rencontré les principaux dirigeants européens, nous sommes les seuls à parler de fédéralisme », remarque Michèle Alliot-Marie, également contre le scrutin proportionnel plurinominal. « À part pour les élections municipales, je plaide pour un scrutin uninominal. Ça permet aux électeurs de pouvoir suivre la personne qu’ils ont élu ». « La démocratie, c’est la faculté de pouvoir égueuler celui que l’on a élu », termine la tête de liste UMP.

 

Guillaume Truilhé