José Bové : « L’Europe peut être la réponse aux crises »

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Député européen depuis 2009, José Bové est candidat à sa propre succession dans l’Eurorégion Sud-Ouest. La tête de liste Europe Ecologie donne sa vision de l’Europe et revient sur les enjeux de ce scrutin. Entretien.

 

Toulouse Infos : À quoi sert l’Europe ?

José Bové : La question n’est pas de savoir à quoi sert l’Europe. Elle existe et elle est incontournable. Elle est le symbole de la paix après trois guerres civiles sur le continent européen. L’Europe est la réponse qui a été faite à l’ensemble de ces conflits entre les pays. Comme le rappelait François Mitterrand dans sa dernière intervention devant le Parlement européen en 1995, le nationalisme c’est la guerre et l’Europe c’est la réponse à la guerre. C’est aussi la défense d’un certain nombre de valeurs dont la démocratie et la solidarité sont les mots principaux.

T.I : À quoi ça sert de voter aux Européennes ?

J.B : C’est très important car la politique européenne dépend du choix des citoyens et du choix des Etats. L’élection européenne est le moment de définir les politiques. Est-ce qu’on veut une logique de solidarité ? Est-ce que l’on veut des accords de libre échange qui peuvent détruire l’exclusivité des modes de production locaux ou est-ce qu’on veut la standardisation ? C’est le vote au Parlement européen qui permet de choisir les députés qui pourront défendre telle ou telle position. Voter, c’est faire vivre la démocratie en Europe.

TI : Quel genre d’Europe voulez-vous ?

J.B : Moi, je me bats pour continuer le processus de démocratie européenne qui va vers une Europe fédérale que l’on pourrait appeler les Etats-Unis d’Europe. En même temps, je suis pour une Europe qui s’organise autour de choix de solidarité entre les 500 millions d’habitants de ce territoire mais aussi pour qu’elle devienne un exemple de lutte, comme par exemple le réchauffement climatique. Aujourd’hui, elle peut être la réponse aux crises, qu’elles soient financières, économiques, sociales ou environnementales.

 

Propos recueillis par Charles Monnet