« Los pès del parpalhòl » : une oeuvre occitane de passage dans la cour des Abattoirs

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Une drôle d’installation a été inaugurée le 13 avril dernier dans l’hémicycle du musée des Abattoirs de Toulouse. Une œuvre d’art, signée Jessica Stockholder, artiste américaine reconnue, qui devrait prochainement orner la cour de récréation de l’école bilingue français/occitan Calendreta Costa Pavada.

 

Ce sont les parents d’élèves qui ont lancé l’idée en 2009, souhaitant habiller la cour de récré des primaires de l’école Calendreta. Au départ, ils ont présenté à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) leur propre projet, afin de « concevoir un espace de jeux et de vie tout en préservant la sécurité des enfants » explique Bernadette Karputa, une mère parent d’élève. Malheureusement, la DRAC a refusé de subventionner la mise en œuvre, soutenant principalement les créations d’art contemporain. À la place, en partenariat avec la Fondation de France et son action Nouveaux commanditaires, ils ont proposé au collectif de parents plusieurs artistes, « capables de s’emparer plus pertinemment du sujet ». Ils ont finalement fait appel à Jessica Stockholder, une américaine, « grande figure aux Etats-Unis dans les années 80 et 90. Ses sculptures ont un réel rapport à l’éparpillement, à l’explosion des formes et aux matériaux, tout en ayant un aspect ludique » récite Olivier Michelon, directeur des Abattoirs.

La commande de l’école, composé de matériaux du quotidien, tel que du bois, du béton, de l’acier, s’appelle Los pès del parpalhòl (« les pieds du papillon »). Très colorée, elle comporte notamment une référence à la croix occitane, suggérée sur le sol, qui « n’était représentée nulle part dans l’école » souligne Bernadette Karputa. Pour le moment, elle va continuer d’orner les Abattoirs. L’école associative, qui réside dans des locaux publics se doit de déménager. « Nous attendons d’avoir changé de locaux pour l’installer dans la cour ». Les enfants de la Calendreta devraient enfin pouvoir en profiter dans 3 à 5 ans.

 

Article de Rémi Beaufils