« Les combattants de l’ombre », nouvelle série documentaire sur la résistance

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« Les combattants de l’ombre », nouvelle série documentaire sur la résistance, sera diffusée prochainement sur Arte. Le réalisateur Bernard George, et la productrice Fabienne Servan Schreiber sont venus présenter hier, à Toulouse, le fruit de leur travail.


Les 6 épisodes du documentaire « Les combattants de l’ombre » retracent le parcours de la résistance européenne sous l’occupation nazie. « On a voulu traiter l’Europe comme un seul territoire, qui a vécu la même guerre » explique Bernard George. Un angle d’attaque qui n’est pas souvent abordé en France, mais qui permet de retransmettre les témoignages de « 77 résistants venant 14 pays différents » précise t-il. Le choix des témoins se veut représentatif de toutes les typologies de résistance « on fait même parler un résistant communiste allemand engagé dans la Weimar ». Les témoignages sont illustrés par des images d’archives et des scènes de reconstitutions qui font vivre le documentaire.

La réalisation de cette série a duré 3 ans, un travail « dont on ne sort pas indemne » confie Bernard George. Les rencontres avec les résistants étaient pour le moins riches en émotion. Jeanine Messerli, résistante toulousaine, présente hier pour la présentation du documentaire, nous en a donné un aperçu.

 

Point de vue d’une résistante toulousaine : Jeanine Messerli

La résistante s’est reconnue dans les témoignages du documentaire, « on avait tous le même objectif de faire partir l’ennemi de notre territoire » déclare t-elle.

Jeanine Messerli, gersoise d’origine, avait tout juste 21 ans lorsqu’elle est entrée dans la résistance avec un petit groupe d’étudiants à Auch. « Lorsque Pétain a signé l’armistice, on a tous pleuré et on a promis de faire quelque chose pour la France » raconte t-elle. Sa mère, elle aussi engagée dans le combat (alors que son père était captif des allemands), a caché un agent anglais pendant 2 mois. Lorsque celui-ci a rejoint Toulouse, Jeanine Messerli est devenue son agent de liaison, en lui transmettant des messages du chef du réseau.

Arrêtée et déportée en 1943, Jeanine Messerli fait partie des miraculés des camps de concentration. Aujourd’hui le devoir de mémoire lui tient plus que jamais à cœur car « tout s’efface à une allure folle, et pourtant c’est tout près ».

 

 

Coralie Bombail