Toulouse au rythme de l’Afrique noire

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Le 12ème festival « Danses et Continents Noirs » s’inscrit cette année dans le 50ème anniversaire de la décolonisation française en Afrique. De nombreux spectacles forts en émotion débarquent dans la Ville rose jusqu’au 3 novembre. Cependant, l’actualité guinéenne ampute l’évènement d’une de ses plus grosses dates.


Le festival qui met l’Afrique à l’honneur est une rencontre culturelle devenue incontournable à Toulouse. Des centaines d’artistes invités, des dizaines de spectacles et animations proposés pour faire découvrir ce continent aux arts peu connus en occident. En plus des programmations en salle, le festival développe les interventions sur le domaine public, avec le milieu associatif, dans les centres socio-culturels et dans les musées.

 

À travers des colloques, mais surtout des spectacles, James Carlès veut partager un « moment privilégié avec le public » et partager « la mémoire, le patrimoine et la création actuelle des artistes dont le travail, la vision ont façonné l’histoire de l’art du Xxème siècle ». Le directeur artistique a ainsi convié la compagnie d’Abdoul Djouri, Olympic Starz. Le chorégraphe toulousain précurseur du Hip-Hop en France a mis en scène « La répétition » qui raconte le quotidien de la troupe de danseurs impressionnants d’agilité. A voir de ses propres yeux, dimanche 31 octobre à l’Université du Mirail, 21 heures.

 

En deuxième partie, c’est la compagnie Magik Step qui feront découvrir le Jazz Rock à la plupart. Le Jazz Rock est une danse alliant énergie, syncope et rapidité. Elle est basée sur des jeux de jambes, techniques également utilisées dans les danses africaines, la salsa, les danses caribéennes, le bip-bop, le swing…

 

Toujours au Mirail, mais le lundi 1er novembre cette fois, Geraldine Armstrong, Nicole Guitton et Rick Odmus présentent leurs ballets en solo, duo ou trio, dont « Miss Rosa », spectacle hommage à la célèbre militante américaine Rosa Parks. Le lendemain, la compagnie de James Carlès donne rendez-vous au public à l’Altigone. En plus de « Tam-Tam » qui évoque la mémoire afro européenne, une courte chorégraphie bouleversante imagera le poème « Strange Fruit » de Lewis Allan et chanté par Billie Holliday qui raconte comment d’ « étranges fruits » noirs et macabres pendaient aux arbres de l’Amérique raciste des années 30.

 

Malheureusement, l’une des rencontres phares du festival s’est vue annulée. Les Ballets Africains, illustre compagnie créée en 1952, sont dans l’impossibilité de se déplacer. En effet, « près de quatre mois se sont écoulés depuis le premier tour des élections présidentielles en Guinée. Le second tour initialement prévu le 19 septembre a été reporté quatre jours avant le scrutin sans définition précise d’une date de report. Aujourd’hui nous savons que ce second tour aura lieu le 24 octobre prochain. Une situation des plus complexes qui ne nous permet pas d’assurer la venue des Ballets Africains, programmés le samedi 31 octobre 2010 à la Halle aux Grains. », explique le communiqué. Preuve cruellement ironique de l’emprise de la politique sur des artistes venus sur le thème « Danses et Interculturalité un enjeu politique et artistique ».

 

Walid Hamadi