« Reliefs »: une exposition haute en saveur

906

Laurent Mareschal a créé sur le sol d’une cave en brique un tapis d’épices en forme de céramique palestinienne. Photo / CTILa fondation Ecureuil expose du 12 au 26 février les œuvres de huit artistes, qui ont fait de l’aliment la matière première de leur art et la source de leur inspiration.


Cécile Benoiton, surtout connue jusqu’à présent pour ses vidéos, dévoile à l’occasion de cette exposition différents genres de tableaux, réalisés avec des matières et des techniques diverses. Certains, travaillés avec du pastel à l’huile, donnent des effets de lumières et de reliefs qui varient selon la position du regard. L’artiste joue avec les mots, « Paysage fer », « L’amer veille », « Parfum de glace » sont les titres à fois mystérieux et recherchés de ses œuvres. On peut également admirer son mur de vidéos où elle met en scène les gestes familiers et triviaux de la cuisine.

Le collectif La Cellule (Emmanuelle Becquemin et Stéphanie Sagot) réussit le cocktail art moderne et tendance rétro, avec leur robot ménager hors normes et leurs robes années 1950, couleur BTP.

 

Les tableaux surprenants d’Armén Rotch, réalisés avec des sachets de thé disposés selon un graphisme régulier, donnent l’impression de regarder un paysage d’un hublot d’avion. « En faisant ça j’essaye de rentrer dans la méditation » nous confie l’artiste. Laurent Mareschal a créé sur le sol d’une cave en brique un tapis d’épices en forme de céramique palestinienne, nommé « Beiti ». Ces deux artistes ont la particularité de ravir également notre odorat avec les senteurs qui émanent du thé et des épices.

 

On peut également admirer « Les plinthes » en pousses de lentilles de Michel Blazy , le mur blanc qui pleure du lait de Marina Pirot, et la « Muraille de riz » de Myung -ok Ha. L’exposition se termine avec le labyrinthe de sel qui s’échappe de montagnes, sculptées dans la même matière, réalisé par Motoi Yamanoto.

 

Ces artistes d’horizons diverses abordent le sujet selon leurs cultures. Pourtant tous se rejoignent dans le caractère « méditatif », voire métaphysique de leurs œuvres. Le temps et la minutie qu’elles ont nécessité, pour un résultat aussi magnifique qu’éphémère, semble une métaphore de la vie.

 

« Les pâtisseries éphémères »

En marge de l’exposition « Reliefs », Marie Dallard, traiteur toulousain, réalisera pour les visiteurs et les passants des pâtisseries pour tous les goûts, à la Fondation Écureuil. La vitrine sera toute en sucre et ne durera que trois jours, du 21 au 23 janvier. Cette exposition s’accorde avec « Reliefs » car Marie Dallard s’inspirera des aliments de cette exposition et la complètera, puisqu’elle donnera la possibilité aux visiteurs de gouter ses créations.

 

Marie Dallard est une restauratrice aux idées toutes plus surprenantes les unes que les autres. On se souvient de « J’irai dîner chez vous ». Le principe, investir la maison d’un particulier et faire diner une vingtaine d’invités dans chaque pièce de la maison. Les hôtes sont tenus secrets jusqu’au dessert, où tout le monde se retrouve autour d’une coupe de champagne.

 

Cette fois encore, l’idée a fait mouche car l’expérience se renouvellera dans un salon de coiffure, une bijouterie et une enseigne de lingerie.

Coralie Bombail