« Il y a autant de SDF qui meurent de froid pendant l’hiver que de chaleur pendant l’été »

989

Ce mardi, plusieurs associations d’aide aux sans-abris ont investi le Pont-neuf pour sensibiliser les Toulousains sur la situation alarmante des SDF et des mal-logés. Cette action fait suite à la suppression de 150 places d’hébergement d’urgence, conséquence directe de la fin de la trêve hivernale. Elles espèrent entamer « une discussion constructive » avec la nouvelle municipalité.

 

De nombreuses associations d’aide aux sans-abris étaient dans la rue ce mardi pour dénoncer le traitement infligé aux mal-logés et aux SDF. « À l’heure actuelle, en Haute-Garonne, il y a 90% de cas refusés sur les 170 personnes qui appellent chaque jour le 115 et qui se retrouvent donc sans solution d’hébergement », déplore Corinne Lakhdari, militante du GPS (Groupement Pour le travail Social). « Quant aux mal-logés, il n’y aurait pas moins de 300 personnes hébergées dans des solutions précaires », ajoute-t-elle. Conséquence directe des 150 places d’hébergements d’urgence supprimées depuis la fin de la trêve hivernale, la situation inquiète les différents collectifs qui alertent les autorités sur les conditions de vie des SDF l’été. « Il y a autant de personnes sans domicile fixe qui meurent de froid pendant l’hiver que de chaleur pendant l’été », rappelle Jean-Louis Thenail, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS).

Pour pallier à ce besoin urgent de logement, les associations et collectifs d’aide aux sans-abris réclament « des solutions plus pérennes et des places d’hébergement constantes toute l’année ». Elles souhaitent également « la mise en application de la réquisition des logements vides, comme l’avait annoncé l’ex-ministre du logement Cécile Duflot ». Et pour sensibiliser les Toulousains, les associations ont installé symboliquement une dizaine de tentes sur le pont-neuf, « pour rendre l’action visible », ainsi qu’une banderole avertissant qu’« il y a danger de mort dans la rue ». « Cette action vise à entamer le dialogue avec la nouvelle municipalité avec qui on espère avoir une discussion constructive », signale la militante du GPS.

 

« Près de deux sans-domicile sur cinq sont des femmes »

Elles seraient de plus en plus nombreuses à vivre dans les rues selon le dernier rapport de l’INSEE, qui informe que « près de deux sans-domicile sur cinq sont des femmes ». « La question des femmes sans-abris est très alarmante car elles sont souvent soumises à la violence et à des agressions, ainsi qu’à des problèmes d’hygiène », explique Corinne Lakhdari qui demande « que l’Etat tienne compte du danger auquel elles sont confrontées ». « Cela fait six mois que je cherche un travail et un logement mais rien ne se passe bien », témoigne une jeune roumaine qui est obligée « de dormir dans un squat au quai Saint-Pierre avec ma famille car le 115 ne répond jamais ».

 

Article de Charles Monnet