CHU de Toulouse : « des conditions de travail alarmantes » pour les salariés, la direction réfute

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Ce mardi, les personnels des blocs opératoires du CHU de Toulouse ont manifesté devant le bâtiment Pierre Paul Riquet pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. « Un mouvement de grève inutile » pour la direction qui revendique des « effectifs supérieurs aux recommandations nationales ».

 

Un peu plus d’un mois et demi après un premier arrêt de travail, les agents des services des blocs opératoires du CHU de Toulouse continuent de se mobiliser. Ce mardi, les membres du personnel de l’hôpital se sont rassemblés devant le bâtiment Pierre Paul Riquet, pour dénoncer « des conditions de travail alarmantes ». « Sous-effectifs, manque de matériel, dégradation des conditions de soins, stress … la liste est longue et le personnel est fatigué », déplore une aide-soignante. Depuis que les services de réanimation et ceux des soins continus ont été accolés, suite la fusion des deux CHU Rangueil et Purpan, les salariés constatent la mutualisation des blocs qui conduit « les agents à exercer dans toutes les spécialités sans avoir bénéficié d’une formation adaptée », exprime Madeleine, une infirmière. Les personnels de l’hôpital affirment également qu’« un tiers de l’équipe est en arrêt maladie » et ne serait pas remplacé, « ce qui provoque une charge de travail supplémentaire ». « L’administration ne nous écoute pas. Les demandes en attentes sont de plus en plus nombreuses et ne sont pas prises en compte », peste l’infirmière.

Cette nouvelle action permet ainsi de « tirer la sonnette d’alarme » quant aux soins apportés aux patients. « Nous n’avons plus assez de temps pour le côté relationnel et ce n’est pas normal d’infliger ça à nos patients », s’insurge Sabine, une autre infirmière. Seule « la logique économique est importante », souligne le personnel paramédical du CHU. « L’administration nous met la pression pour rentabiliser les coûts du bâtiment mais ce sont nos conditions de travail mais surtout les patients qui finissent par subir », déplore-t-il.

 

« Un mouvement de grève inutile »

La direction de l’hôpital ne voit pas les choses de la même façon. « Des corrections ont déjà été faites ou sont en cours de mise en place et pour la plupart, elles correspondent aux revendications exprimées », explique Dominique Soulié, directeur de la communication du CHU. Il assure également que « ces services ne sont pas affectés par des sous-effectifs » puisque au contraire, « les effectifs des blocs de l’hôpital Pierre-Paul Riquet sont supérieurs aux recommandations nationales de l’Agence Nationale d’Appui à la performance des Etablissements de santé et médico-sociaux ». La direction du centre hospitalier dénonce ainsi « un mouvement de grève inutile ».

Pour Dominique Soulié et les membres de l’administration, « cette action n’accélérera pas l’identification et la mise en place des correctifs organisationnels à apporter » puisque « des groupes de travail associant les personnels à l’administration sont déjà en cours de constitution, sur les thèmes à problèmes ».

 

Article de Cécilia Moreau