Une équipe « jeune et pleine d’esprit » veut faire revivre le Journal Toulousain

1639

Quatre anciens salariés du Journal Toulousain ont déposé en début de semaine une offre de reprise en SCOP du titre liquidé le 27 février dernier. Soutenus par le chef d’entreprise toulousain Rémi Demersseman-Pradel et par l’Union régionale des SCOP de Midi-Pyrénées, ces derniers attendent la réponse du tribunal de commerce.

 

Placé en liquidation judiciaire le 27 février dernier suite aux infractions financières présumées de son ancien dirigeant, le Journal Toulousain pourrait renaître de ses cendres sous l’impulsion d’anciens salariés. « Le combat ne s’est pas arrêté le jour où la liquidation judiciaire est tombée », explique Thomas Simonian, ex-coordinateur de la rédaction de l’hebdomadaire. En l’absence de repreneur, une partie de la rédaction a donc déposé une offre de reprise du titre en scop (Société coopérative) le mardi 15 avril dans la matinée. « C’est le format idéal juridiquement pour une totale indépendance », assure Thomas Simonian, qui s’est lancé dans l’aventure aux côtés d’Aurélie Renne, de Séverine Sarrat et de Coralie Bombail et grâce au soutien de l’Union régionale des SCOP de Midi-Pyrénées qui se porte garant du projet. « On va leur donner les moyens, on leur fait confiance », affirme Cyril Rocher, délégué régional de l’URSCOP Midi-Pyrénées. « Ils seront juste dépendants de leur talent », dit-il en soulignant « la jeunesse, la vivacité, et le plein d’esprit » de cette équipe.

Pour « aider au mieux leurs intérêts », notamment économiques, le chef d’entreprise toulousain Rémi Demersseman-Pradel sera lui aussi de l’aventure. « Il a fallu étudier la pertinence du projet », explique-t-il. En effet, il doit s’inscrire « dans une certaine pérennité économique », car il doit être « viable pour être indépendant ». Une seule salariée sera donc conservée. « Le modèle économique d’aujourd’hui ne permet pas de travailler à trente personnes ». Mais ils assurent « qu’ils feront leur possible pour en reprendre d’autres ». « On est prudent, on repart de zéro et on ne peut pas se louper, donc on se donne le temps de monter en puissance progressivement », explique Thomas Simonian.

En attendant la réponse du tribunal de commerce, ce « noyau dur » est déjà en train de réaliser une « charte de la neutralité », revendiquant vouloir donner « la parole à toutes les classes politiques ». Pour ce qui est du contenu, ils envisagent un format éditorial papier de 28 pages avec « une ligne éditoriale évolutive, beaucoup plus ciblée qu’avant ».

 

Article de Charles Monnet