Antoine Maurice : « Toulouse avance, c’est vrai, mais pour aller où ? »

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Depuis samedi soir, les militants écologistes toulousains connaissent leur tête de liste pour les élections municipales de 2014. C’est le binôme Antoine Maurice, Michèle Bleuse qui l’a emporté sur celui formé par Danielle Charles et Régis Godec. Entretien avec Antoine Maurice, nouvel homme fort des Verts toulousains.

 

Toulouse Infos : Depuis samedi soir, vous êtes la tête de liste des Verts pour les prochaines élections municipales. Que ressentez vous ?

Antoine Maurice : J’éprouve un sentiment de joie mais aussi de responsabilité. Notre élection avec Michèle Bleuse est une nouvelle étape dans un processus collectif. Nous avons déjà travaillé sur le projet et nous allons continuer. Nous expliquerons quelques unes de nos propositions lors de points presse comme celui de 14h (ce mardi à 14h) et nous présenterons les grandes lignes de notre projet aux Toulousains fin novembre lors d’un grand rendez-vous. L’économie, le logement ou les transports sont des axes importants pour nous tout comme l’écologie politique. Nous ne voulons pas seulement apporter une petite touche de Vert, notre démarche est beaucoup plus globale.

T.I : Vous avez déclaré en juin vouloir une liste ouverte, où en êtes vous des tractations avec vos alliés potentiels ? La semaine dernière, Jean Christophe Sellin nous déclarait qu’il y avait des discussions entre votre parti et le Parti de Gauche mais qu’un rapprochement semblait impossible. Vous confirmez ?

A.M : Toutes les discussions sont ouvertes. Nous voulons ouvrir notre liste et c’est en ce sens que nous échangeons avec le Parti Occitan ou le Parti Pirate. Mais nous ne voulons pas nous enfermer dans des échanges entre partis, c’est pour cela que notre liste sera ouverte à la société civile. Concernant le Parti de Gauche, nous avons deux problèmes. La premier concerne la tête de liste car nous souhaitons que celle-ci représente le mouvement écologiste et le second leur logique de campagne. Nous voulons orienter notre projet sur écologie, alors qu’ils veulent axer le leur sur l’austérité. Nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut se battre contre ces politiques, mais nous voulons donner une orientation plus locale à notre campagne.

T.I : Pierre Cohen insiste beaucoup sur votre bilan commun et pose la question publiquement de l’utilité de votre liste. Qu’avez-vous à lui répondre ?

A.M : Tout d’abord que c’est le choix des militants qui l’ont voté à 90% en juin dernier. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de démontrer l’urgence d’une situation qui peut avoir des réponses locales. Pierre Cohen et le PS expliquent que Toulouse avance, c’est vrai, mais pour aller où ? Nous avons des choses à dire et des propositions à formuler. Il y a eu des choses très positives durant ce mandat mais nous avons des divergences sur certains projets comme la décentralisation de l’énergie, la transition énergétique et une politique de transports en commun plus ambitieuse.

T.I : Vous discutez toujours avec le PS et Pierre Cohen ?

A.M : Nous nous sommes rencontré avant le vote de nos militants mais pas depuis. Il y a peut-être eu des échanges régionaux entre nos deux partis mais rien en ce qui concerne Toulouse.

T.I : Vous rediscuterez entre les deux tours…

A.M : Notre objectif est de construire une majorité de gauche écologiste. Nous n’avons pas cette démarche pour contester mais pour agir.

T.I : Avez-vous encore confiance en Pierre Cohen ? Je rappelle notamment le débarquement de Stéphane Coppey de la tête de Tisséo alors que Pierre Cohen vous avez promis la présidence de la société de transports en communs toulousaine…

A.M : La confiance ne se décrète pas, elle se construit. En 2008, il y avait la nécessité de réveiller cette ville qui s’était endormie avec 37 ans de droite. Nous avons donc fait une coalition dès le premier tour avec Pierre Cohen. En 2014, le monde a changé, nous nous devons de donner du sens et pas de négocier des postes dans des antichambres. Ce sont les Toulousains qui conditionneront par leur vote notre capacité à peser sur Pierre Cohen.

 

Propos recueillis par Guillaume Truilhé