La galerie de l’espace écureuil propose un tête à tête avec Gaël Davrinche

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Depuis le 2 septembre et jusqu’au 13 novembre, l’artiste peintre Gaël Davrinche expose deux séries de portraits à la galerie de l’espace écureuil du capitole. Une exposition sur deux étages qui laisse entrevoir deux facettes diamétralement différentes du travail de l’artiste.

 

« En haut, nous sommes propres, ironiques, insolents … et affublés d’accessoires improbables et décalés » peut on lire sur le site de la fondation pour l’art contemporain. « Ce sont des portraits qui mettent en auto dérision ceux qui ont posé pour l’artiste » expliquent Julie Rouge, assistante de direction de l’espace écureuil. « Chaque personne pose de manière fière et le portrait est très propre et lissé, mais un objet dans l’image rend le tout humoristique », continue-t-elle. « C’est un moyen de légitimer le portrait en peinture, qui à l’heure actuelle est désuet » commente Gaël Davrinche. « Dans les peintures de commande, les accessoires permettaient d’en savoir plus sur la classe sociale de la personne, ici le but de l’accessoire est de faire une autodérision de la personne et permet de réinventer le style ».

L’autre série, Kalachnikov, sont des portraits radicalement différents. Déstructurés et à peine reconnaissables, ils jonchent les murs de l’étage inférieur. Julie Rouge décrit cette série comme une « destruction de visages méconnaissables même si l’on comprend que ce sont malgré tout des êtres humains ». « C’est pour moi une soupape de sécurité, afin d’extérioriser toutes mes colères face à la médiocrité humaine, je détruis ces visages » rajoute l’artiste. À travers ces œuvres il cherche à se « défouler » sur l’acteur qui est le principal responsable de nombreuse catastrophe dans le monde, même s’il est conscient « que l’homme fait aussi de très belles choses, ces tableaux sont des exutoires à ma colère ».

 

Un artiste qui a ses démons est un moteur, son père

Après un bac A3 (littéraire option art plastique) il étudie dans l’architecture avant de revenir à sa première passion qu’est l’art. Il obtiendra aux beaux arts de Paris son diplôme avec les félicitations du jury. Cette distinction lui permettra de mettre son travail disponible au regard du public dans la galerie d’exposition de l’école et y sera repéré par un galeriste. « Ensuite les choses se sont enchainées très vite », avoue-t-il.

L’un de ses plus grands moteurs est la recherche de son père qu’il a perdu très tôt. « J’ai dû attendre 40 ans pour m’en rendre compte, mais en regardant mon travail, il y a une forte trace de la quête du père », explique-t-il. Les choses ont changé avec le temps, car « en devenant père à mon tour de deux enfants, je suis en train de passer à autre chose, mais je pense que cette quête restera un fort moteur dans mon travail ».

 

Article de François Nys