Torche humaine, crime passionnel et bricolage nocturne à la une du journal des faits divers de Toulouse

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A ne pas manquer dans ce numéro, le suicide très particulier d’un individu retrouvé calciné au bord d’un véhicule. Egalement, la lourde condamnation d’un sexagénaire pour le meurtre atroce de sa maitresse. Enfin, un dérobage insolite avorté par la brigade anti-criminalité. Sans oublier, le compte-rendu journalier des incidents de la semaine. Le froid arrive. Encore une fois, il est jeté sur la Ville rose. Policiers et magistrats n’ont pas le temps de souffler.

 

L’évènement de la semaine: L’immolation par le feu d’un désespéré dans une voiture, jeudi matin dans le quartier Bourbaki aux Minimes. Vers six heures du matin, les sapeurs-pompiers toulousains sont alertés par la résidente d’un immeuble. Celle-ci vient d’apercevoir, horrifiée, un homme en sortir en flamme d’une voiture, stationnée en contrebas de son balcon. Quelques minutes plus tard, les agents casqués tombent sur un corps littéralement calciné et rongé par les dernières braises. Les investigations de la police scientifique, dépêchée sur place, ont vite écarté les thèses criminelle et accidentelle. Selon toute vraisemblance, la victime voulait en finir. Elle se serait assise à l’intérieur de la voiture et aurait volontairement déclenché un feu. C’est dans un élan instinctif, et probablement sous l’atrocité des douleurs subies, qu’elle se serait extirpée de l’habitacle enflammé. Les témoins qui ont assisté à l’incroyable scène restent très choqués. Consultés, certains habitants du quartier qui côtoyaient le pauvre homme ont évoqué un garçon sympathique mais psychologiquement fébrile. Agé de trente-trois ans, il peinait à supporter son existence. Une fin de parcours douloureuse. Et particulièrement triste.

 

Le verdict de la semaine: Dix-huit ans de réclusion criminelle. C’est la sentence prononcée mercredi par la Cour d’Assises de la Haute-Garonne à l’encontre de Jean-Yves Soyez pour meurtre. Le 16 février 2010, ce directeur de supermarché sexagénaire avait sauvagement poignardé une de ses employées dont il était fou amoureux. Une femme qui était sa collègue de travail, mais aussi son amante depuis une dizaine d’années. Grand sentimental, le vieux loup de mer entretenait toujours la flamme pour sa nymphe. Sa relation avec Mireille Cabrespine, la victime, était pour lui bien plus qu’une affaire de coucherie. L’employée, elle, s’en tenait aux plaisirs de la chair. Il y avait là un décalage de vision trop dur à supporter pour le directeur. D’autant que selon ses proches, Mireille s’apprêtait à quitter la région. C’est maigre, mais c’est bien la seule piste qui puisse « expliquer » comment le doux romantique ait pu l’espace d’une nuit basculer dans le carnage meurtrier. L’autopsie pratiquée se révèle accablante. La charcutière a reçu plus de trente coups de couteaux. Son visage présente de nombreux hématomes et deux fractures importantes au niveau du crâne. L’un de ses yeux a même explosé sous la brutalité des coups. Un crime de passion certes, mais un crime atroce. La mine basse, Jean-Yves Soyez est reparti du tribunal avec une peine de dix-huit ans de prison et finira sans doute sa vie derrière les barreaux. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas.

 

L’insolite de la semaine: Pourquoi remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui, ici et maintenant? Ce n’est pas le drôle d’oiseau arrêté mardi soir dans le quartier de Jolimont par la brigade anti-criminalité de Toulouse qui contredira le principe. Vers trois heures du matin, ce jeune homme âgé d’une vingtaine d’années accroche sa voiture au cours d’une manoeuvre. L’incident est bénin, mais l’avant de son engin a subi quelques dégâts. Son capot est plié. Fâcheux. Un accrochage un peu stupide qui échaude la nervosité du conducteur. C’est alors qu’en lui germe une idée de génie. En mode périscope nocturne, il repère à quelques encablures de là un véhicule de la même marque, du même modèle et encore mieux, de la même couleur que le sien! Bingo. L’individu, branché mécanique et carrosserie, entreprend l’impensable. En deux trois mouvements, il force la portière conducteur, pénètre dans l’habitacle et débloque l’ouverture du capot. En bon technicien, il se met à démonter les pièces pour extirper l’objet de son désir. Mais malheureusement pour lui, les agents de la Bac de nuit patrouillent au même moment dans le secteur. Ils aperçoivent le mystérieux bricoleur à l’oeuvre. Très vite, ils se doutent que ce n’est pas le garagiste du coin qui gratte des heures sup’. Direction le poste pour une nuit de garde à vue. Peut-être s’est-il dès lors attaqué aux châssis de son lit de fortune?

 

Faits et méfaits:

Jeudi: Aux environs de 22 heures, un homme a fait irruption arme au poing dans une pizzeria à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne. Sous la menace, le gérant lui a tendu la caisse contenant la recette du soir. Un butin d’une centaine d’euros à peine. Aussitôt dit aussitôt fait, le malfaiteur a décampé fissa de l’établissement. Il reste recherché par les services de police.

Vendredi: Une agence de téléphonie Orange située à Revel en Haute-Garonne a été cambriolée au petit matin. Les voleurs ont ainsi dérobé plus de cent-cinquante appareils mobiles. Un joli butin qui alimentera sans doute le marché noir et ravira les petits budgets. Une enquête est en cours.

Samedi: Peu avant deux heures du matin, deux policiers ainsi qu’une adjointe de sécurité ont fait preuve d’un courage remarquable. Ils patrouillaient le long de la gare Matabiau lorsqu’ils ont aperçu un homme à la peine, coincé dans une structure de béton, en plein Canal du Midi. D’un élan commun, ils ont sauté dans l’eau et bravé la température pour sauver le pauvre homme de la noyade. Chapeau, ou plutôt, képi.

Dimanche: Entre trois heures et quatre heures du matin, un motard a tragiquement perdu la vie à proximité de la place de la Bourse. Juché sur un 610 centimètres cube, il a percuté à vitesse moyenne l’un de ces plots rétractables qui empêchent l’accès à certaines rues. Déséquilibré, sa tête est venue directement s’écraser contre un autre pylône du même type. Il s’appelait Thierry Boutonnet. Il avait 22 ans.

Lundi: Un homme de vingt-cinq ans a été condamné à six mois de prison par le tribunal correctionnel de Toulouse. Jeudi midi, le propriétaire d’une villa s’était retrouvé nez à nez avec l’individu en plein milieu de sa résidence, laissée ouverte. Les magistrats n’ont pas cru à la version farfelue de l’intéressé, qui arborait en outre une douzaine de condamnations dans son casier judiciaire.

Mardi: En fin d’après-midi, le tenancier d’une épicerie bordant la rue de la République a été poignardé. Selon les premiers éléments de l’enquête, une histoire de sac serait à l’origine de la discorde. Venu rechercher son bien, un individu se serait énervé et aurait porté deux coups de couteaux dans la jambe du gérant.

Mercredi: Environ la moitié des contrôleurs de train toulousains ont entamé un mouvement de grève suite à l’agression mardi soir de deux de leurs collègues. Ils ont tenus leur poste, mais ne se sont pas munis de leurs pinces de poinçonnage.

 

Par Christophe Guerra

 

Sources: La Dépêche du Midi, DirectMatin Toulouse