Solar Impulse à Toulouse, « le siège historique de l’aéropostale »

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Mardi, l’avion solaire Solar Impulse s’est posé sur l’aérodrome Toulouse-Francazal. Contacté par téléphone depuis son cockpit, Bertrand Picard le pilote se réjouissait de ce stop dans la Ville Rose.

 

Sans consommer une goutte de carburant, propulsé par quatre moteurs électriques à hélices alimentés par plus de 11 600 cellules solaires, presque silencieux, Solar Impulse s’est posé hier à 21h46 à Toulouse. Après un voyage de 16 heures depuis Madrid, l’aérodrome de Toulouse-Francazal marque un arrêt dans le périple qui a commencé dans le sud marocain. Aux commandes de cette fabuleuse machine, le pilote suisse Bertrand Picard qui vient de réaliser le premier vol intercontinental d’un avion à énergie solaire.

Contacté aux environs de 16h, celui-ci se réjouissait d’un « panorama splendide et de conditions météorologiques idéales » alors qu’il survolait la ville de Saint-Jean-de-Luz et approchait de celle de Biarritz. Planant à une hauteur de 4000m pour rester « à l’abri des vents d’ouest », il confiait sa joie de revoir les montagnes familières à l’horizon. Bientôt arrivé au terme d’un voyage qui a duré près de deux mois, Bertrand Picard confiait aussi ne pas avoir choisi l’ancienne base militaire par hasard. « Toulouse est le siège historique de l’aéropostale, nous revenons du Maroc en suivant la même trajectoire qui nous a fait rêver pendant toute notre enfance, venir atterrir à Toulouse nous fait très plaisir », a-t-il ajouté en évoquant André Borschberg, cofondateur du projet.

 

Procurer des émotions positives

De l’envergure d’un Airbus A340 tout en ne pesant qu’1,6 tonne, Solar Impulse vole à 70km/h de moyenne et devrait bientôt s’envoler (décollage prévu ce matin mais annulé en raison d’un changement de direction des vents), vers son pays natal, la Suisse. « Ce sera le dernier vol de notre prototype pour cette année, le prochain projet est de continuer la construction du deuxième avion capable de faire le tour du monde », a déclaré le pilote.

Mais quand on lui parle d’une possible utilisation commerciale de sa machine, l’aventurier botte en touche. « Le but de Solar Impulse est de transporter des messages pas des passagers. D’ouvrir une nouvelle voie considérée comme impossible depuis des années et donc de montrer l’ampleur de ce que l’on peut faire avec les nouvelles technologies solaires. Mais avant tout le but est de procurer des émotions positives ! »

 

Céline Roudière