Dans quelques jours, les opposants au projet de mariage pour tous descendront une nouvelle fois dans la rue pour crier leur intolérance à défaut de convaincre de la justesse de « leur combat perdu d’avance car c’est un combat d’arrière-garde ». Philippe Lasterle, membre de l’UDI 31 tient à réagir aux propos tenus par Gilbert Collard sur son blog :
« Certains ont aujourd’hui choisi d’ajouter l’insulte à l’invective. C’est le cas du député du Gard Gilbert Collard qui, sur son blog, double son appel à manifester d’insultes à l’endroit d’un ministre de la République coupable d’avoir condamné l’initiative prise par le secrétaire général de l’enseignement catholique invitant les chefs d’établissements à organiser des débats sur le mariage gay dans chaque établissement (« J’irai marcher le 13 janvier (…) Venez ! Marchez ! Écraser du pied gauche Peillon cela porte bonheur »). A M. Collard qui estime que la « missive ministérielle » est « une insulte aux catholiques », je veux dire, moi qui ne suis pas socialiste, que les propos qu’il tient dans son billet sont une insulte aux homosexuels et qu’à ce titre, ils sont inacceptables.
Outre qu’elle révèle une bien curieuse conception du débat républicain, cette attitude haineuse en dit long sur l’intolérance de certains des opposants à cette réforme sociétale majeure. Il ne suffit pas de réclamer le débat, encore faut-il en fixer le lieu adéquat et en accepter les règles. Dans notre République, c’est au Parlement que se fait la loi ; c’est donc au Parlement que le débat doit avoir lieu ; non dans les écoles ou dans les églises. N’en déplaise aux conservateurs, aux traditionnalistes et aux extrémistes. Quant aux règles qui doivent présider à son déroulement, il en est une à laquelle on ne peut déroger : c’est le respect des personnes.
Membre de l’UDI, je me suis exprimé depuis plusieurs mois, à titre personnel, en faveur du mariage républicain (déconnecté de toute considération religieuse ou symbolique) qui permettra aux couples homosexuels de fonder une famille dans un cadre juridique protecteur à la fois pour les parents et l’enfant car je considère que ce nouveau droit répond au triple objectif de liberté (celle de s’unir par le mariage et de fonder une famille), d’égalité (fin d’une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle) et de fraternité (tolérance et respect des différences) qui constitue la devise de notre République.
Et je n’ai pas changé d’avis ; ni d’ailleurs les progressistes de tous bords qui soutiennent ce texte. N’en déplaise à M. Collard. En tant que progressiste, je réaffirme mon soutien à cette réforme indispensable qui marquera une avancée majeure sur le chemin de l’égalité de droits entre homosexuels et hétérosexuels laquelle ne peut souffrir aucune limitation. »
