M. El Jattari a été reconduit au Maroc le 20 décembre 2012. Arrivé en France en 1979, il y a résidé de façon régulière jusqu’en 2005, année au cours de laquelle il retourne au Maroc pour exécuter une peine d’interdiction du territoire.
Depuis 2011, il est revenu vivre auprès de sa femme et de sa fille française âgée de dix ans. Ils résidaient en famille dans un village du Tarn. M. El Jattari contribue à l’éducation de sa fille, comme tout père de famille et est parfaitement intégré dans la vie du village où il occupe la profession d’ouvrier agricole.
Pourtant, Madame la Préfète du Tarn refuse obstinément de lui délivrer un titre de séjour estimant qu’il représente toujours une menace pour l’ordre public quand bien même les faits qui lui sont reprochés remontent à plusieurs décennies.
La Préfète n’a pas été attentive aux suppliques de sa fille âgée de 10 ans seulement lui demandant de ne pas la séparer de son père une seconde fois. Elle n’a pas été attentive non plus à la grève de la faim de M. El Jattari qui l’a conduit à l’épuisement total.
Hier matin, à quelques jours de Noël, après 44 jours d’enfermement, et alors qu’il devait être remis en liberté le lendemain matin, M. El Jattari a été réveillé à l’aube pour être conduit de force dans un avion à destination de Casablanca.
Il n’a même pas été prévenu de son départ. Il n’a pu ni rassembler ses affaires, ni prévenir sa femme et embrasser sa fille.
La Cimade dénonce cet « acharnement et cette double peine infligée à un père de famille. En expulsant aujourd’hui M. El Jattari, la préfete du Tarn ne fait qu’une victime de plus en la personne de sa fille française âgée de dix ans ».
