Toulouse : les riverains et les prostituées sont à cran

421

A l’origine de manifestations depuis plusieurs mois, le Comité de quartier des Ponts Jumeaux vient de se rapprocher de celui des Minimes pour dénoncer avec plus de force la présence de prostituées sous leurs fenêtres. Reçus le 4 novembre prochain par le préfet, ils souhaitent dénoncer les nuisances et les dangers provoqués par cette activité nocturne.

 

«  Depuis 2 ans, la situation s’aggrave et nous ne savons plus quoi faire », explique l’un des membres du comité de quartier des ponts jumeaux qui souhaite garder l’anonymat par peur de représailles. « Nous n’avons rien contre ces filles ou ce métier, mais là trop c’est trop » rajoute-t-il. « Il n’y a pas moins d’une trentaine de filles dans la rue, et cela provoque un va et viens incessant de voitures, et il y en a de plus en plus régulièrement ». Les membres du Comité de quartier des Ponts Jumeaux pestent contre le racolage qui se fait « sous les fenêtres de nos enfants, sans parler des préservatifs que l’on retrouve dans la rue le lendemain matin. « Les filles n’y sont pour rien, elles sont elles même victimes de réseaux mafieux, mais la situation est trop tendue et nous n’arrivons même plus à communiquer » précise un membre du comité de quartier qui compte faire part le 4 novembre de ces problèmes au préfet pour trouver un moyen de « libérer les rues ». « Je sais que l’on n’est accusé de vouloir déplacer le problème, mais nous ne voyons plus d’autres solutions ».

 

« Les filles souffrent d’une grande insécurité »

«  Le Strass (Syndicat du Travail Sexuel) tient à mettre en garde le comité et la préfecture quant à un énième repoussement des travailleuses du sexe dans la périphérie de la ville », signale Manon, représentante du syndicat. « Les filles souffrent d’une grande insécurité et les écarter du centre-ville ne fait que rendre leur protection ainsi que le suivit par nos associations de plus en plus difficile » s’attriste-t-elle. En plus de « détraqués » qui s’attaquent aux prostitués, l’association tient à mettre en lumière la difficulté du travail. « Intimidations, chantage, menaces sans parler des voitures ou il y a parfois plus d’une personne à l’intérieur » sont le quotidien de ces filles rappelle Manon. Quant à la « propagation » dont parle le comité, le syndicat n’a enregistré « aucune explosion du nombre de travailleuses sur Toulouse » rapporte-t-elle, « ce sont juste les filles repoussées du centre-ville par la police qui  se retrouvent un peu plus loin ». Quant à l’argument de réseaux mafieux, « nous connaissons de nombreuses filles, même de l’est, qui travaillent de manière indépendante. Elles ont certes un homme qui les accompagne pour leur sécurité, mais ce n’est ni un mafieux ni un proxénète, mais une chose est sûre, la situation actuelle les met à cran ».

 

Article de François Nys