Réforme Peillon : les profs sont « aussi fatigués que si c’était la fin du trimestre »

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Une petite centaine de membre du corps enseignant se sont réunis ce mercredi devant l’école Lakanal avant de défiler jusqu’au rectorat. Leurs revendications tournent principalement autour du manque de flexibilité du décret Peillon sur l’éducation, qui provoque « de nombreux problèmes ».

 

« Nous sommes aussi fatigués que si c’était la fin du trimestre alors que nous sommes à un mois et demi de la rentrée » constate Patrice Soulié, co secrétaire du SNUipp-FSU 31. « Nous n’avons plus le temps d’organiser les cours car leurs temps de préparation n’a pas été pris en compte » continu le secrétaire. « Ce n’est pas tant le principe des 4,5 jours qui nous dérange, car en fin de compte les enfants travaillent pareil et ont juste de plus longues pauses. Le souci est que ce projet ne permet aucune souplesse, et que cette rentrée se passe très mal sur de nombreux autres points. Nous ne voulons pas revenir sous Darcos, mais juste revoir le système pour le rendre plus flexible » s’indigne-t-il.

«  De nos jours les classes de 30 élèves sont devenues la norme et le nombre de professeurs par élève est en baisse, c’est inquiétant  » explique Valery, une professeure. « J’ai une amie qui doit gérer 32 élèves de trois niveaux différents alors que ce n’est même pas une classe de montagne », continue-t-elle. «  Personnellement aujourd’hui je n’ai pas emmené mon enfant à l’école. Avec ce rythme, il est largement plus fatigué » confie une mère de famille.

 

Tous les parents d’élèves ne sont pas d’accord

«  Oui c’est normal que les enfants soient fatigués, ils reviennent de 8 semaines de vacances et le rythme ne se prend pas en 1 mois », souligne Hélène Rouch, présidente de la FCPE Haute Garonne. « Nous trouvons que l’allongement des pauses et la réorganisation des cours sont une très bonne chose, cela permet aux enfants de pouvoir reprendre des forces entre les heures de classe », continue-t-elle. «  Il est vrai qu’il y a des problèmes comme par exemple le manque de structure pour certaines écoles qui ont du mal à fournir des activités périscolaires, mais ce sont des choses qui vont s’améliorer avec le temps » positive Hélène Rouch. « La seule chose que nous regrettons est le passage de 26 à 24 heures par semaine, mais en tant que mère, je vois très bien qu’en allégeant la densité des cours mon enfant est beaucoup plus concentré » termine la présidente de la FCPE31.

 

Article de François Nys