Prison de Seysses : Une détenue décrit les nombreuses « maltraitances subies »

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C’est un cri d’alarme qu’une détenue de la Maison d’arrêt pour femme (MAF) de Seysses a lancé, cette semaine, dans une lettre diffusée par la radio associative « Canal Sud ». Un courrier qui dénonce les mauvais traitements dont elles sont victimes, alors même que la Ligue des droits de l’Homme Midi Pyrénées a déjà alerté sur les conditions de détention des prisonniers dans la prison.

 

La lettre, rendue publique par « Canal Sud », décrit les nombreuses « maltraitances subies à la MAF » évoquant « la pression » et « l’humiliation » infligée par les gardiennes. « Iti a été passé à tabac, coup de pied dans le ventre etc. De là ils l’ont jeté au mitard comme un chien » raconte l’auteur du courrier. Mais l’histoire de Iti, détenue Basque, transférée récemment à Fresnes suite à ces événements est loin d’être isolée. La radio associative, qui se fait la porte parole de la voix des détenues, attire l’attention sur la « situation alarmante » de leurs conditions de détention. « Nous avons reçus deux lettres en un mois où ces femmes réclament de l’aide. Ces actes résultent d’un comportement inhumain, il faut que les choses bougent » déclare Miky Gelys, animatrice pour Canal Sud, et membre du Comité d’Autodéfense Juridique. Face à la difficulté d’obtenir des informations de l’intérieur, elle met en avant les plaintes quotidiennes des familles et des prisonniers, ainsi que l’urgence de la situation. « Ils ne sont pas considérés comme des être humains. C’est scandaleux » déclare t-elle. « Certes on est pas sur place mais les témoignages sont là ! ». Une détresse déjà doublement mentionnée à la direction qui a « refusé l’entretien avec ces femmes et aboutit la seconde fois à une grève de la faim » explique t-elle.

 

Des conditions de détentions déjà dénoncées par la Ligue des Droits de l’Homme

Un rapport, publié en Mars dernier à l’initiative de La Ligue des Droits de l’Homme Midi-Pyrénées, fait un état des lieux des conditions d’incarcérations au sein de la Maison d’arrêt de Seysses. Il signale « les nombreux dysfonctionnements » de la prison qui « obéit aux caractéristiques d’une industrie de l’enfermement ». Même si cette étude est globale, Pascal Nakache, Président de l’association, ne doute pas que « la situation soit singulièrement différente pour les femmes ». Selon lui, l’établissement pénitentiaire dit « moderne », entièrement « orienté vers la question de sécurité » agit au « mépris de la mission d’insertion » dont il relève et « du respect de la dignité humaine ». Des événements qui doivent faire prendre conscience « des soins insuffisants » dispensés aux détenus, victimes de « troubles psychologiques et physiologiques importants » explique t-il. Le Procureur de la République, en charge du dossier, n’a pas souhaité s’exprimer.

 

Article de Marine Astor

 

A la suite de la médiatisation de potentiels mauvais traitements infligés à des détenues de la maison d’Arrêt de Seysses, une nouvelle lettre adressée à Canal Sud vient d’être rendue publique. Pour la lire, cliquez ICI