« L’homosexualité est une identité, ce n’est pas un virus ni une maladie »

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La semaine nationale du Refuge, venant en aide aux jeunes victimes de l’homophobie, a débuté ce lundi et se poursuit jusqu’au 17 mai. L’association nationale fête ses 10 ans d’expérience et lance pour l’occasion une quête sur tout le territoire pour soutenir sa cause. La délégation Midi Pyrénées évoque un bilan alarmant de la situation de ces 18-25 ans depuis le débat de société sur le mariage pour tous.

 

Le Refuge Toulouse existe depuis un peu plus d’un an et a pour vocation de soutenir ces nouveaux majeurs rejetés par leurs familles et livrés à la rue. « On leur apporte une écoute active, mais aussi un hébergement pour ceux qui se trouvent en grande difficulté » raconte Luc, responsable de la communication au sein de l’association. Sur la commune, ce sont plus de 38 jeunes qui ont été pris en charge par une aide psychologique à distance. « Aujourd’hui on dispose de 3 logements sur Toulouse » précise t-il. Un chiffre qui reste relativement faible pour la région. En attendant que la Mairie de Toulouse débloque un local et jusqu’à 3 nouveaux appartements à partir de juillet, les jeunes sont hébergés dans une chambre d’hôtel. Deux personnes nécessitent un financement de 1000 euros par mois pour l’association qui se développe à peine dans le secteur. «  Le réalisme budgétaire fait qu’on ne peut pas héberger plus pour le moment ». Avec le financement participatif lancé sur la plateforme Ulule, l’association espère récolter 3000 euros.

L’objectif est d’accroître la structure afin de disposer bientôt d’au moins un travailleur social et d’un psychologue permanents. « On est 25 bénévoles mais avec les horaires de chacun on ne pas prendre en charge plus de 3 jeunes » explique Luc. Pourtant, la demande de la part des homosexuels se fait de plus en plus présente.

 

Un nombre d’appels qui se multiplie avec le débat sur le mariage pour tous

Depuis la polémique autour du mariage gay, l’homophobie augmente, « on est passé de 70 appels par mois à 400 » confie le contact presse de l’association. Luc accuse une société qui a « des racines judéo-chrétiennes » et donc «  hétéro normé ». Cette tradition sociétale a pour conséquence une part plus importante du taux de suicide chez les jeunes homosexuels, « 13 fois supérieur à celui des hétérosexuels », et génère une « homophobie intériorisée ». Ces 18-25 ans sont obligés parfois de fuir de chez eux ou sont mis à la rue, « il y en a un qui a reçu des menaces de mort » s’exclame t-il. « L’homosexualité est une identité, ce n’est pas un virus ni une maladie ».

 

Article de Marine Astor