Hervé Morin : « l’UDI doit être, d’une certaine façon, le nouvel UDF »

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Le président du Nouveau Centre s’est rendu hier après-midi à Blagnac dans le cadre du Tour de France des parlementaires du parti. Hervé Morin, porté par le projet de rassemblement centriste, est venu rencontrer les responsables régionaux. L’occasion pour lui de juger l’action menée par la majorité et d’affirmer les ambitions du groupe. Par là même, d’esquisser des perspectives pour les prochaines élections locales.

 

« L’Union des Démocrates Indépendants est la tentative de la dernière chance » avait-il récemment déclaré. Plutôt discret depuis son retrait des présidentielles, Hervé Morin emploie désormais toute son énergie à consolider au centre. « Celui-ci était tellement éclaté, tellement proche du gouffre qu’il n’avait plus de capacité d’expression. L’initiative de Jean-Louis Borloo arrive au bon moment » analyse l’homme en gris. « En tant que président du Nouveau Centre, j’entends affirmer des positions claires et faire en sorte que l’UDI soit d’une certaine façon le nouveau UDF. Il faut redonner de la substance à cette force politique ». Avec en ligne de mire, les élections européennes, véritable premier test. Un enjeu national également, car « la France ne s’en sortira qu’en allant vers l’Europe ». Sur ce point, l’ancien ministre de la Défense sait aussi mener l’attaque. « Je ressens beaucoup de tensions. J’entends des chefs d’entreprise exaspérés d’être stigmatisés tous les matins. Piquer deux tiers des revenus à quelqu’un qui a innové, pris des risques, payé ses impôts et ses cotisations, ce n’est pas acceptable. Hollande a voulu une présidence pacifiée, mais il est en train avec sa politique de créer tout le contraire ».

 

« En Midi-Pyrénées, nous ferons des coalitions »

Avec un seul député, le terreau centriste est bien maigre dans la région. Un « océan socialiste » qu’il faudra nécessairement contrer par un jeu des alliances. « En Midi-Pyrénées, nous engagerons des discussions. Nous ferons des contrats de coalition avant les législatives avec nos partenaires de droite et de l’UMP » prévoit l’ex-ministre. Mais pour le président du Nouveau Centre, la ligne électorale de l’UDI doit s’abstenir de toute rigidité. « Sur des élections locales, il n’y a pas de modèle de stratégie. A tel endroit, la liste se constituera autour du leader incontesté. A tel autre, il pourra y avoir des listes séparées, par exemple lors des européennes ». Entre une gauche qui commence à décevoir et une droite orpheline en pleine guerre fratricide, la force centriste se découvre une brèche. « Dans l’Etat de la France aujourd’hui, les choses vont bouger très vite. Majoritaires il y a quatre mois, les socialistes vont prendre une raclée aux prochaines partielles ». Des élections qui, en raison du non-cumul des mandats, pourraient légèrement essouffler la domination régionale des socialistes.

 

Christophe Guerra