Toulouse : Pas d’augmentation d’impôts malgré des finances « dégradées »

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Ce vendredi, le troisième Conseil municipal de la mandature de Jean-Luc Moudenc était consacré au vote des taux d’imposition. Comme promis pendant la campagne, la nouvelle majorité a annoncé une stabilisation de la fiscalité tout en dénonçant l’état « critique des finances de la ville ».

 

Il aura fallu attendre le troisième Conseil municipal de « l’ère Moudenc » pour voir l’opposition se réveiller et faire feu de tout bois sur la nouvelle majorité. Les différents groupes se sont exprimés sur la future suppression des « prairies urbaines » mises en place par l’ancienne municipalité ou encore sur les mariages blancs dont l’actuel maire a souhaité mettre fin. « Ne pas appliquer la loi, c’est soutenir une tromperie vis-à-vis de la République », a rétorqué l’adjoint aux Relations avec l’Université, François Chollet, concernant le second point. « Les élus que nous sommes, avons pris une position claire, sans aucun préjugés », complète Jean-Luc Moudenc qui assume également son intention de « supprimer les herbes folles ». « C’est le retour d’une droite dure, voir rétrograde », note le chef du groupe EELV, Antoine Maurice, qui est « à côté de la plaque » selon le nouveau maire.

Ce dernier, qui avait débuté le Conseil Municipal par « une pensée pour les trois salariés d’Airbus gravement blessé » la veille, s’est ensuite félicité de la décision de relancer le processus de mise en concession de l’autoroute Toulouse-Castres. L’occasion de rappeler que si ce projet pouvait voir le jour grâce aux deniers publics, celui de la seconde rocade, promise pendant la campagne, ne couterait rien à la municipalité. « On verra », a répondu Pierre Cohen qui dénonce depuis des mois « l’imposture » de ce projet.

 

L’état des finances de la ville en question

Mais la plus importante passe d’armes de ce Conseil municipal est intervenue lors du vote des taux d’imposition pour l’année 2014. L’heure pour Sacha Briand, adjoint aux finances, d’attaquer la gestion de la municipalité Cohen avec virulence. « En 2008, il n’y avait pas de dette et on avait un fond de roulement. Celui-ci est aujourd’hui épuisé », dénonce l’ancien conseiller municipal de Blagnac qui souligne que « la ville a emprunté pour la première fois depuis 22 ans qu’en 2013 ». « La dette devrait dépasser les 100 millions d’euros fin 2014 », déplore-t-il, tout en annonçant sa « volonté de ne pas augmenter les impôts des Toulousains ». « C’est un engagement que nous tiendrons », a-t-il affirmé malgré les « mauvaises surprises que les élus de la majorité découvrent tous les jours. Tout cela nous le collationnons et nous le dirons aux Toulousains », a prévenu Jean-Luc Moudenc.

Coté opposition, si la « verte » Michèle Bleuse a rappelé que cet argent avait permis notamment d’assurer la rénovation des écoles « laissées dans un état déplorable par l’ancienne municipalité » ou encore d’assurer un meilleur état des transports en commun, c’est l’ancien adjoint aux finances, Joël Carreiras qui a répondu plus précisément. « Nous avons décidé dès 2008 de consacrer la richesse de la ville à la communauté urbaine pour qu’elle sauve le syndicat des transports », indique-t-il en se félicitant « d’avoir diminué l’épargne » et en assumant « l’emprunt ».

 

Article de Guillaume Truilhé et Charles Monnet