Jean-Marie Le Pen : « des vagues migratoires sans précédent vont déferler »

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À une semaine du premier tour des élections municipales, Jean-Marie Le Pen était à Toulouse ce samedi pour soutenir la tête de liste du Rassemblement Bleu Marine, Serge Laroze. L’occasion, pour le président d’honneur du Front National, de développer son thème favori : l’immigration, et pour ses opposants de manifester leur hostilité à ce meeting.

 

« Nous sommes dans une phase décisive de l’avenir de notre pays », débute Jean-Marie Le Pen lors de sa conférence de presse d’avant meeting. Dénonçant l’opacité des chiffres qui comptabilisent l’immigration, « 12 millions d’étrangers en 40 ans selon l’INSEE et 15 à 20 millions pour le centriste Azouz Begag », l’ex-leader du Front National dénonce une « vérité délibérément masquée par le gouvernement ». « Les émigrés ne sont pas responsables », rajoute-t-il, « les seuls responsables sont les hommes politiques qui nous trahissent depuis des années ». Une situation que le président d’honneur du Front National voit s’empirer dans les années à venir. « La pauvreté va continuer de se creuser dans le monde et des vagues migratoires sans précédent vont déferler en Europe et en France », assure-t-il en comparant le vieux continent au « Radeau de la Méduse ». « Une situation irresponsable et injustifié quand on voit le nombre de chômeurs qui ne cessent d’augmenter », termine Jean-Marie Le Pen.

C’est donc un discours sur l’immigration bien rodé mais également moins aseptisé que celui de sa fille que le futur candidat aux Européennes a prononcé ce samedi à Toulouse et dans 50 fédérations depuis le début de la campagne des municipales. Une stratégie qui laisse à penser que la ville de Toulouse n’est plus prioritaire pour le Front National qui est crédité de 6% dans les derniers sondages. Un score qui n’a visiblement pas incité Marine Le Pen en personne à venir soutenir le candidat frontiste toulousain. Le paradoxe étant d’envoyer son père soutenir un Serge Laroze, candidat sous la bannière du Rassemblement Bleu Marine.

 

Anti-le Pen : 2 manifestations, 2 méthodes

Au début de son intervention, l’ancien leader du Front National a souligné « le changement de perception du parti dans l’opinion publique » et « l’accueil toujours plus chaleureux » qu’il a reçu depuis le début de la campagne. À Toulouse, même si aucun incident n’est à déplorer, la venue de Jean-Marie Le Pen a mobilisé les forces d’extrême gauche, ou les « extrémistes de gauche » comme les appelle le député européen. Une double manifestation organisée par deux collectifs aux méthodes diamétralement opposée. D’un côté, le CODEX 31, composé d’une vingtaine d’organisations associatives, syndicales et politiques, qui s’est rassemblé à 11h30 devant la prison Saint-Michel, où le résistant Marcel Langer a été guillotiné en 1943 pour. De l’autre, les militants de l’Union Antifasciste ont tenté d’approcher la salle Mermoz, lieu du meeting, mais ont été stoppés par un important cordon de CRS. Cagoulés, cachés sous des capuches, les militants de l’UAT n’ont pas insisté, préférant se faire entendre dans les rues de Toulouse des slogans comme « Valls, Le Pen, Laroze fachos », « Abat le Front National » ou encore « Le Pen facho, Toulouse aura ta peau ».

Guillaume Truilhé