Les Hocklines cherchent leur rythme

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L’entraîneur-joueur Jonathan Ostré revient sur les efforts menés par son équipe. Photo / CHFEntre les exigences de l’Elite et une délicate situation de promu, les Hocklines enchaînent les hauts et les bas. L’entraîneur-joueur Jonathan Ostré revient sur les efforts menés par son équipe avant la réception des Diables de Rethel, septuples champions de France et actuels dauphins de l’Elite.


Au-delà de l’enjeu, que peut apporter à un promu de jouer contre une équipe de « légende » comme Rethel ?

On a bien vu à l’aller que c’était une grosse équipe. On perd 6 à 1 avec deux buts sur la fin où notre gardien ne pouvait rien faire. J’espère qu’on va pouvoir les tenir un peu plus chez nous et faire un bon match. Mais avec deux défaites d’affilée, ça ne sera pas facile. Après un début prometteur, l’équipe semble accuser le coup.

 

Les exigences de l’Elite sont-elles si élevées ?

On rentre dans une autre dimension de jeu, tout va beaucoup plus vite. C’est une première fois difficile lorsqu’on est promu. Le niveau s’est resséré entre les équipes, ce qui ne facilite pas la tâche à notre « petit » groupe. Le roller-hockey reste par ailleurs un sport amateur. Les joueurs doivent composer entre le travail, la vie de famille, les entraînements et les matchs. Le club a prévenu dès le début de l’année qu’il faudrait faire des sacrifices. Par conséquent, ceux qui ont répondu présent m’ont donné la clef pour les pousser vers l’avant.

 

À 24 ans, quelles sont les contraintes d’un poste d’entraîneur-joueur quand on arrive à ce niveau de compétition ?

Ça n’a plus rien à voir avec la N2 ou la N1. C’est compliqué de coacher, expliquer les systèmes de jeu et être concentré sur le terrain en parallèle. C’était plus facile de me reposer sur mes acquis en N1. Là, je dois pousser encore plus. Par ailleurs, je dois me sentir proche de mes joueurs pour qu’on s’entende bien sur le terrain, et en même temps ils doivent me respecter comme coach lorque je donne des consignes. Faire la part des choses n’est pas toujours simple. Si je dois m’emporter, certains joueurs comprennent que c’est le coach qui parle, pas le joueur ou le pote. C’est plus compliqué pour d’autres. La frontière est parfois floue.

 

Les Hocklines semblent capables du meilleur comme du pire. Etes-vous encore à la recherche d’une certaine stabilité, un rythme de croisière ?

On fait une saison en dents-de-scie, ce qui est dommage. Si on parvenait à conserver notre meilleur niveau, on donnerait de bonnes choses. J’espère que ça va revenir rapidement pour parvenir à notre objectif de maintien. Si ce n’est pas le cas, le championnat pourrait vite se terminer. Et nous laisser beaucoup de regrets.

 

Le match de Coupe contre Grenoble (3e de l’Elite) a été assez révélateur. Une première mi- temps absente et une seconde encourageante…

Oui, mais pour ça il a fallu resserer les lignes, tenir à 6 ou 8 joueurs. On a une défaite de seulement deux buts en championnat. Là, ils viennent en effectif réduit et ça a été beaucoup plus dur pour nous. Nous n’étions pas non plus avec notre équipe type, mais j’aurais espéré qu’on les accroche un peu plus. Même après une deuxième mi-temps correcte, on s’aperçoit qu’il y a tellement de choses à reprendre…


À trop se concentrer sur le négatif, ne risque-t-on pas de perdre le plaisir du jeu ?

Malheureusement, il faut en passer par là. Le négatif doit justement servir, pour être corrigé. Que ce soit dans le jeu mais aussi dans la motivation. Après, il y a des choses qui ne s’apprennent pas. On ne peut pas se mettre dans la tête des joueurs.

 

Malgré les moments durs, on sent que cette équipe ne manque pas de joueurs de talent ou impliqués. Je pense aux Bonnegarde, Dumas, Monnier, Pouysségur, ou Skelding entre autres…

Le problème c’est qu’on ne fait pas une équipe avec quatre ou cinq joueurs, aussi bons soient-ils. Il y a des joueurs qui tirent la formation vers le haut, d’autres ont plus de mal à suivre. Pour l’instant, ces derniers prennent trop l’ascendant sur l’état du groupe et font redescendre les autres. Pour y arriver, il faut que la tendance s’inverse. Que l’on soit tous ensemble.