Démission de Benoît XVI : « une décision pleine de sagesse » pour l’archevêque de Toulouse

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Benoît XVI a décidé lundi, aux alentours de midi, de renoncer à son rôle de Pape. Un choix surprenant puisqu’aucun chef de l’Eglise n’avait pris une telle décision depuis plus de 600 ans. Monseigneur Le Gall, archevêque de Toulouse nommé par Benoit XVI, a réagi ce mardi.

 

Quelle a été votre réaction à la démission du Pape Benoît XVI ?

Monseigneur Le Gall : Tout d’abord, j’ai pensé à un canular. Finalement, la nouvelle était belle et bien vraie. En premier lieu, j’ai été stupéfait, mais ensuite c’est un sentiment d’admiration que j’ai ressenti face à cet évènement. Le Pape s’honore dans cette décision. Il a montré sa liberté d’esprit. C’est un acte moderne. Il est bon qu’un pape ne soit pas condamné à mourir pendant l’exercice de sa fonction. Il l’a expliqué lui-même, il ne se sentait plus capable d’assurer le poids d’une telle responsabilité. C’est une décision pleine de sagesse.

Quels souvenirs garderez-vous de ces 7 ans de papauté ?

MLG : Benoît XVI est un « docteur de la foi », mais aussi, même s’il ne transpire pas l’allégresse sautillante, un « docteur de la joie ». Il était très sensible à la liturgie, mettait un point d’orgue à garder de bonnes relations inter-religions et portait une réflexion particulière sur l’économie mondiale. C’est d’ailleurs lui-même qui m’a nommé Archevêque de Toulouse en 2006.

Cette décision est très progressiste, pensez-vous qu’une réflexion sera engagée sur la possible instauration d’une durée de mandat ?

MLG : Ce geste va très clairement dans le sens de la réflexion vers une limite d’âge pour un Pape. Les prêtres et les évêques se doivent de déposer leur démission lors de leur 75ème anniversaire. Je trouve que 75 ans, c’est raisonnable. Mais pour le moment, rien n’est absolu.

Un nouveau Pape sera donc élu à la tête de l’Eglise, quel profil aimeriez-vous voir à la tête de l’institution ?

MLG : Pour commencer, un pape plus jeune. Quelqu’un capable de s’adapter au monde actuel. Pourquoi pas un Pape issu d’un continent autre que l’Europe.

S’adapter au monde actuel, cela signifie que de grands thèmes pourraient être rediscutés, tels que le mariage homosexuel, ou le préservatif ?

MLG : Ces thèmes font partie des fondements de l’Eglise, il est donc inenvisageable qu’ils évoluent.

 

Propos recueillis par Rémi Beaufils