Enseignants, parents d’élèves et animateurs périscolaires ont encore répondu à l’appel des syndicats hier après-midi pour lutter contre la réforme de l’école. Prévue pour septembre 2013, la pilule est difficile à avaler pour le corps enseignant qui réclame de véritables négociations.
La moitié des écoles primaires du département étaient en grève hier pour protester contre la « refondation » proposée par le ministre de l’éducation Vincent Peillon. Une réforme qui est loin de faire l’unanimité puisqu’environ 500 personnes ont défilé hier, en début d’après-midi, entre la place du Capitole et le Rectorat. Corinne Vaulot, responsable CGT du syndicat Education 31, dénonce notamment le souhait de la part du gouvernement de décentraliser les formations professionnelles. « Laisser aux régions le soin de s’en occuper créera d’énormes inégalités au niveau de la qualité de l’enseignement, mais aussi de la capacité de financement de ce projet ». Elle regrette que « le gouvernement campe sur ses positions et n’instaure pas un climat de dialogue ».
Dans le même temps, la modification des rythmes scolaires, qui comprend le passage à la semaine de quatre jours et demi, permettra d’alléger la journée des élèves d’environ 45 minutes. « Pour mener à bien ce changement, nous manquons de personnel encadrant », explique Delphine Marais, enseignante mais aussi parent d’élève. « Le temps périscolaire deviendrait obligatoire. Aujourd’hui, un animateur doit gérer en moyenne 12 enfants en maternelle, après la réforme, il en aurait environ 18. C’est inconcevable ».
Et les enfants, dans tout ça ?
Christiane Desplats, professeur des écoles, qualifie cette réforme de « pas assez ambitieuse ». « Beaucoup d’aspects ont été oublié. Par exemple, un enfant de deux ans aura autant d’heure de classe qu’un enfant qui en a dix ». L’aménagement des journées de classes contraindra les enseignants à éparpiller le temps imparti à la préparation et à l’analyse du projet éducatif. « Le temps consacré au travail d’équipe, afin d’élaborer le projet d’étude et d’articuler les classes en pâtira considérablement. Ce sont les élèves qui paieront les pots cassés. »
Rémi Beaufils