Le Pôle emploi met en place « une véritable chasse aux étrangers »

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Hier les agents de Pôle emploi ont saisi le tribunal administratif de Toulouse. Photo / CTI

Ce jeudi, les agents du Pôle Emploi ont saisi le Tribunal Administratif suite à une note interne leur demandant de vérifier l’authenticité du justificatif d’identité des demandeurs d’emploi. Une demande qu’ils assimilent à une fonction policière dans le cadre de la « chasse aux étrangers ».

 

« Nous ne sommes pas des flics. Ce n’est pas notre travail. » C’est en ces termes que s’est insurgée Stéphanie Drouin, employée du Pôle Emploi.  En effet, suite à une note interne qui exige que « le conseiller [fasse] une photocopie lisible, recto verso, du justificatif d’identité présenté et en vérifier l’authenticité à l’aide de la lampe U.V », les syndicats n’ont pas tardé à réagir. Porte-parole du SNU Pole Emploi FSU, Stéphanie Drouin explique que « quand nous recevons un demandeur d’emploi en entretien, nous tentons d’établir un climat de confiance, ça n’est pas ensuite pour la bafouer. »

Surtout que la note précise que « cette vérification est réalisée en dehors de la présence du demandeur. » Si le rôle de l’agent Pôle Emploi est bien « d’identifier le demandeur, il n’est pas assermenté pour authentifier ce dernier. » Cet amalgame mis en lumière par Maître Pascal Nakache, l’avocat représentant les agents Pôle Emploi, transforme le demandeur en « fraudeur potentiel » et le conseiller en « délateur » souligne Stéphanie Drouin.

 

Une note discriminatoire

« C’est une véritable chasse aux étrangers qui se met en place » dénonce Stéphanie Drouin. Le refus de dénoncer des demandeurs d’emploi en situation irrégulière est clairement affichée. De plus, la note prive les travailleurs étrangers de toute possibilité d’indemnisation à partir du moment où ils n’ont plus de titre de séjour lorsqu’ils font leur demande d’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi. Même s’ils ont travaillé antérieurement en situation régulière et auraient cotisé, ils ne pourront pas bénéficier des allocations chômage. Stéphanie Drouin n’hésite pas à souligner cette absurdité et dénonce « le climat de suspicion généralisée » qui s’instaure peu à peu. « Ces procédures sont douteuses et constitue le fonds de commerce de nos candidats à la présidentielle » conclut la syndicaliste.

 

Hamdani Nadia