Enquête : que pensent les midi-pyrénéens de l’occitan ?

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Préserver l’occitan, oui, le parler, non! Photo / CTDRLes résultats de l’enquête sur la pratique et la perception de l’occitan en Midi-Pyrénées ont été présentés hier par Martin Malvy, président de région, et Guilhem Latrubesse, conseiller régional à la culture occitane. Une enquête qui révèle quelques paradoxes…


La région, en partenariat avec la DRAC (Directions régionales des affaires culturelles) a réalisé une enquête intitulée « Présence, pratiques et perceptions de la langue occitane en Midi-Pyrénées ».

Martin Malvy et Guilhem Latrubesse ont dévoilé hier les conclusions de cette étude sociolinguistique. « Un midi-pyrénéens sur deux déclare parler ou avoir des notions en occitan » révèle Martin Malvy. Un chiffre à nuancer car en réalité, seulement 12 % des enquêtés le parlent couramment. En outre on constate que les locuteurs de la langue l’utilisent de moins et moins, et la transmission familiale se perd.

 

Préserver l’occitan, oui, le parler, non

L’enquête révèle que les midi-pyrénéens sont attachés à ce patois et souhaiteraient qu’il soit préservé. 86 % d’entre eux pensent même que la langue et la culture occitane valorisent les activités touristiques de la région. Mais paradoxalement, la grande majorité des sondés n’envisagent pas de l’apprendre, ni de le pratiquer d’avantage. Afin de préserver la langue, ils attendent beaucoup des pouvoirs publics : une offre culturelle attrayante, l’initiation dès l’école puis un enseignement plus poussé dans le secondaire, ainsi que la présence de l’occitan dans les lieux publics, les médias, ou sur les panneaux de signalisation.

Autre paradoxe : alors que 78% ne souhaitent pas apprendre la langue, ni s’initier, 70% des mêmes sondés sont plutôt  favorables à la mise en place de formations pour adultes…

Bref, fini le temps où l’on apprenait l’occitan de la bouche de ses aïeux. Aujourd’hui sa transmission est institutionnalisée, peut-être au détriment de son charme.

 

Coralie Bombail