Les droits des migrants en Midi-Pyrénées

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Près de l’aéroport de Blagnac, le Centre de Rétention Administrative de Toulouse-Cornebarrieu voit passer les migrants de la région arrêtés par le police, avant d’être parfois renvoyé chez eux. Petit tour de garde d’un lieu sous haute surveillance.

Tout d’abord, rappelons que le Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement fête ses un an, avec Eric Besson, remplaçant de Brice Hortefeux, qui a rendu publics les chiffres de l’année 2009.

C’est ainsi qu’il a annoncé aux français que les flux migratoires étaient en baisse en France comme en Europe, un phénomène « classique en période de crise économique ».Ce sont 29.288 étrangers en situation irrégulière qui ont été reconduits à la frontière en 2009, soit plus que l’objectif assigné de 27.000.

Au niveau régional, les 26 Centres de Rétention Administrative (CRA) constituent l’antichambre de ces chiffres, où sont enfermés les étrangers sans papiers avant que s’applique la législation qui décide de leur sort : renvoyés, ou libérés.

Le CRA de Toulouse-Cornebarrieu a ouvert ses portes en juillet 2006, près de l’aéroport, trop près selon l’association de défense des droits des migrants de la Cimade. Grâce à sa présence autorisée par l’Etat dans les CRA, la Cimade livre ses rapports sur les conditions de rétention des migrants, sur ses activités d’accueil et d’accompagnement, et publie leurs témoignages pour faire valoir leurs droits. A Toulouse-Cornebarrieu, hormis le bruit des avions, les conditions matérielles de rétention seraient correctes. Les retenus y sont surveillés par force caméras, policiers et portes magnétiques. Le bâtiment constitue donc un espace de béton et grillages, qui paraîtrait « abriter de nombreux criminels alors que ne sont présents que des gens qui sont entrés ou se sont maintenus en France sans papiers ».

La Cimade, en passe de partager son monopole d’intervention dans les CRA avec 5 autres associations, ne cesse de pointer du doigt les reconduites éclair de ces personnes, considérées comme « un déni de droit et d’humanité ». En effet, la procédure prévoit une interpellation, et surtout, que les personnes concernées puissent demander le droit d’asile par exemple, avant d’être tenues au courant de leur sort. Cette démarche ne serait pas toujours mise en œuvre, notamment par les préfectures qui accélèrent parfois les choses.

Dernièrement en Haute-Garonne, des exemples notables de ressortissants tchétchènes renvoyés chez eux ont été dénoncés. Tout d’abord, le mercredi 13 janvier, un couple originaire du Daghestan et leurs 2 enfants ont été convoqués à la préfecture, puis interpellés séparément en vue d’être renvoyés en Pologne.

Puis, c’est un jeune père tchétchène qui le 14 janvier, a été interpellé puis transféré au CRA, alors qu’il réside en France depuis 3 ans et attend la réponse à sa demande d’asile. Entendu hier au tribunal administratif, la Cimade, le Réseau d’Éducation Sans Frontière, la Ligue des Droits de l’Homme ou des élus locaux lui ont manifesté leur soutien.

Le dernier mardi du mois, on peut croiser des moines franciscains réunis en cercle et en silence Place du Capitole, venus attirer l’attention sur la situation de ces « migrants indésirables ».

En effet, non loin du centre-ville, aux frontières de Blagnac se trouve un CRA sous haute sécurité où se font et se défont les histoires de l’immigration régionale.

Vidéo de Nicole Cani. Cliquez Ici


La Cimade et RESF defendent une famille… par ToulouseInfos

Anaïs Wahl

 

N.B. :Une réunion publique aura lieu samedi 23 janvier à 15h, salle Duranti-Osète sur le thème : «  Le pays, c’est tous ceux qui y vivent», organisé par le « Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici et leurs amis et les « Collectifs pour une politique de paix et d’amitié entre les habitants du pays »