Image d’Illustration. Photo / CMT Patrice NinPrévu depuis longtemps et lancé l’année dernière, le concours d’urbanisme lancé pour le réaménagement du quartier de la Reynerie présentera ses 3 projets lauréats la semaine prochaine. Etat des lieux d’une zone oubliée avant le possible ravalement de façade.
Pour ceux qui ne le savent pas et ne s’aventurent pas en-dehors du centre-ville doré de la ville rose, le Mirail est sans doute le quartier en plus mauvais état de la ville.
C’est là, qu’après les manifestations d’avril 68, les facultés de sciences humaines se sont retrouvées excentrées par précaution. Aujourd’hui, l’université du Mirail garde la mauvaise réputation nationale qu’on a bien voulu lui donner : décrépie et souricière d’étudiants prêts à multiplier les manifestations et les blocages.
Ces mêmes étudiants sont sans doute également conscients du fait que le quartier dans lequel ils étudient tombe en désuétude.
Historiquement, le quartier du Mirail a vu le jour dans les années 60 pour répondre aux besoins grandissants créés par l’afflux de la population, notamment immigrée. En 1962, la Ville de Toulouse organisa un concours d’urbanisme, comme aujourd’hui. Georges Candilis, élève de Le Corbusier est nommé architecte en chef du projet. Une ville nouvelle idyllique voit le jour : commerces, bureaux et habitations doivent être créés au même endroit. On devait pouvoir traverser le quartier entier, du Nord au Sud, dans d’immenses bâtiments, et sans toucher terre. Dans l’ordre les quartiers de Bellefontaine, Reynerie puis Mirail-Université surgissent de terre.
Mais des années plus tard, les immeubles sont en mauvais état et la cité ne se suffit pas à elle-même.
La nouvelle municipalité de Toulouse s’engage auprès des habitants et des associations de quartier, comme le TO-7, pour la rénovation urbaine devenue plus que nécessaire après les émeutes urbaines de 2005. Le problème de l’exclusion est loin d’être résolu, et la colère persiste sans infrastructures adaptées, sans la reconnaissance qu’on accorde aux habitants du centre.
Dans le cadre du Grand Projet de Ville, le programme de rénovation urbaine devrait offrir un nouveau visage à la Reynerie en 2013. Le 3 février prochain, la Ville présentera les 3 équipes d’architecture lauréates, choisies pour leurs compétences, leurs références et les moyens mis en oeuvre pour leur projet.
Le 3 février prochain, Claude Touchefeu, adjointe chargée de la politique de la ville attendra les habitants sur leur agora, place Abbal, pour se rendre avec eux à pieds jusqu’à la Fabrique culturelle de l’université du Mirail.
Ce rendez-vous insufflera-t-il un peu d’espoir à ces quartiers dits « sensibles »? A suivre;
Anaïs Wahl
